En 2016, Renaud Guillerm crée SIDE Capital, un club deal spécialisé en amorçage dans le SaaS et les marketplaces. En mettant en place toute l’infrastructure réglementaire et technique pour son propre club deal, il a eu l’idée de partager son savoir-faire avec d’autres. Ainsi est né SideAngels en 2020. Après deux premières années discrètes, Renaud Guillerm dévoile aujourd’hui sa plateforme.
Le club deal : un modèle de financement importé des États-Unis
Très populaire aux États-Unis, le modèle du club deal permet de cumuler les avantages de la gouvernance des fonds de venture capital traditionnels et de l’accompagnement des business angels. Pour chaque investissement, les business angels investissent collectivement via un SPV – special purpose vehicle - qui lui-même investit dans la startup.
Chez SIDE Capital, par exemple, les startups bénéficient d’un accompagnement régulier par un entrepreneur business angel, souvent passé par des expériences similaires de développement : "C’est le positionnement Side by Side, avec un rôle actif et bienveillant dans l'accompagnement des fondateurs", commente Renaud Guillerm.
Side Angels, une plateforme pour piloter son club deal
Side Angels est une plateforme d’organisation réglementaire et juridique pour ces clubs deals et plus largement pour les business angels. "La plupart de nos partenaires faisaient de la syndication de manière informelle avec leurs copains. Nous leur permettons de faire cela dans un cadre réglementaire, juridique, fiscal et technique plus structuré", indique Renaud Guillerm.
Les club deals ou business angels leaders, sourcent les startups qu’ils souhaitent accompagner. La plateforme crée la holding, puis le partenaire leader doit souscrire au minimum 30 % auprès de son réseau. Le deal, préalablement approuvé par Side Angels, est ensuite ouvert à sa communauté de 1.700 investisseurs. Ces derniers peuvent investir en ligne, via une plateforme privée, à partir de 5.000 euros. En moyenne, 35 investisseurs participent à chaque opération pour un investissement individuel moyen de 20.000 euros.
Les investisseurs leaders sont rémunérés pour leur engagement grâce à un carried interest, autrement dit une commission de performance, dont ils récupèrent les deux tiers, le reste étant pour Side Angels.
Des objectifs ambitieux
Depuis 2020, 40 millions d’euros ont été investis, dont 20 millions en 2022 avec 27 investissements. "Notre objectif pour cette année est de réaliser 30 à 35 millions d’euros de volume d’investissement, avec plus de partenaires et plus de deals", confie Renaud Guillerm.
Aujourd’hui, Side Angels compte déjà dix partenaires, dont Asterion Ventures, récemment interviewé par Maddyness. "On veut augmenter le nombre de partenaires, mais on ne fera jamais de quantitatif au détriment du qualitatif. On cherche des profils d’entrepreneurs qui ont déjà investi à titre personnel et veulent professionnaliser leur activité d’investissement", explique Renaud Guillerm. Et il ne s’interdit pas d’être en concurrence avec certains partenaires. "Mon objectif est vraiment de démocratiser le club deal. C’est ce que AngelList a fait aux États-Unis, et je veux faire la même chose en France !".