Malgré la crise qui affecte le secteur crypto, c’est une deuxième levée de fonds en moins de trois mois pour Unagi. L’éditeur de jeux vidéo, spécialisé dans le Web 3, annonce vendredi 17 février avoir récolté 4,7 millions d’euros dans le cadre d’une opération menée par Sisu Game Ventures. Cette société de capital-risque, composée de vétérans du jeu vidéo, vient apporter son expérience au jeune studio, fondé en juin 2021. Les fondateurs d’Unagi restent toutefois “largement majoritaires” au capital, précise Rémi Pellerin, cofondateur et CEO de la startup. 

En outre, les créateurs du studio ne sont pas novices dans le milieu. Ils ont travaillé pendant sept ans chez Owlient, un spécialiste des jeux en ligne appartenant au géant Ubisoft, avant de lancer Unagi. L’un des cofondateurs, Charlie Guillemot, se trouve d’ailleurs être le fils du patron d’Ubisoft, Yves Guillemot. 

Partenariat avec l’EuroLeague de basket

Cette nouvelle levée de fonds va permettre à la startup de financer divers projets. Elle intervient après que Binance Labs, l’incubateur de la plus grande plateforme d’échange de cryptomonnaies au monde, a injecté 4 millions d’euros en novembre 2022. 

Le studio entend notamment poursuivre le développement d’Ultimate Champions, un jeu de fantasy football, accessible gratuitement et fonctionnant selon une logique “play to earn” (jouer pour gagner). Grâce à leurs performances, les joueurs peuvent en effet obtenir des NFTs, des jetons non fongibles reposant sur la technologie blockchain, ainsi que du Champ, une cryptomonnaie créée par Unagi.

Pour ce premier jeu lancé en avril 2022, le studio revendique déjà 220 000 utilisateurs, dont 70 000 actifs chaque mois. Il a signé des partenariats avec 45 clubs en Europe, comme Arsenal, le Bayer Leverkusen ou le Stade de Reims, afin de disposer des licences officielles des joueurs. 

Après le football, Unagi va s’attaquer au basketball : l’entreprise vient de signer un accord avec l’EuroLeague, qui regroupe les meilleurs clubs européens, pour développer un nouveau jeu.

Mais la startup court derrière Sorare, la licorne tricolore partenaire de la Premier League depuis fin janvier et qui a signé de son côté avec la plus prestigieuse ligue de basket au monde, la NBA. “Sorare est arrivé bien avant nous. Mais l’entreprise a aidé à démocratiser l’industrie du Web 3 auprès des clubs et a augmenté la taille du gâteau à partager”, confie dans un sourire confiant Rémi Pellerin.

Ambition de devenir rentable d’ici la fin de l’année

Unagi veut profiter de sa nouvelle levée de fonds pour établir des partenariats avec de nouveaux clubs et ligues sportives. Le studio va aussi accroître ses dépenses marketing pour élargir sa base de joueurs d’Ultimate Champions. Pour ce jeu, la startup utilise deux blockchains, Polygon et la BNB Chain de Binance. 

À l’avenir, l’entreprise ne compte pas se cantonner au sport et entend développer d’autres jeux en lien avec le Web 3, toujours accessibles gratuitement. Elle dispose déjà de précieux business angels, comme Sandeep Nailwal, cofondateur de Polygon, et Sébastien Borget, cofondateur du métavers The Sandbox.

Unagi, qui prévoit de passer de 25 à 40 salariés, se rémunère grâce aux cartes NFTs que les joueurs peuvent acheter pour progresser plus vite dans son jeu. Le studio prélève en outre une commission de 5% sur les reventes de NFTs. Un modèle d’affaires qui semble tenir la route puisqu’il vise une activité rentable d’ici la fin 2023.