Cocorico. Lancé en 2019 dans le cadre de France 2030, le plan Deeptech, opéré par Bpifrance, porte ses fruits. Initialement doté de 2,5 milliards d’euros, le plan devait permettre : "d’accroître l’émergence des startups deeptech - avec l’objectif de 500 créations de jeunes pousses par an à horizon 2030 -, assurer la croissance de l’écosystème - avec 10 licornes sur le secteur d'ici 2030 et la création de 100 sites industriels par an -, et renforcer les relations entre tous les acteurs de la filière", rappelle Paul-François Fournier, directeur exécutif Innovation de Bpifrance.

L’Hexagone compte désormais 1 800 jeunes pousses sur le secteur - dont 45 % sont positionnées sur la santé, 30 % sur la souveraineté industrielle et numérique (quantique, semi-conducteurs, robotique…) et 25 % sur la transition écologique et énergétique. Rien qu’en 2022, 320 startups ont été créées - soit deux fois plus qu’en 2018 - avec à la clé la création de 50 000 emplois. "Un terreau très favorable s’est mis en place grâce à la mobilisation de tous les acteurs – les entrepreneurs, les laboratoires et le marché du financement. Nous sommes en train de changer d'échelle sur le transfert de technologies, se félicite Paul-François Fournier. Cette montée en puissance de l’écosystème s’explique par une forte mobilisation des financements.".

Bourse French Tech Lab, un nouveau dispositif

L’année dernière, 673 millions d’euros ont été déployés par Bpifrance auprès de 869 startups deeptech (+281 % depuis 2019) et 225 ont bénéficié d’un accompagnement. "Nous voulons créer le même deal flow que ce que nous avons fait dans le numérique", confirme Paul-François Fournier. Au total, 2 milliards d’euros ont déjà été investis depuis le lancement du plan.

Prochaine étape : poursuivre la maturation de l’écosystème en accompagnant davantage le monde universitaire et les SATT (sociétés d’accélération du transfert de technologies). Dans cette optique, le fonds a été abondé en janvier de 500 millions d’euros. Dès la fin du premier trimestre, Bpifrance va déployer auprès de PUI (pôles universitaires d’innovation), conjointement avec l’Agence nationale de la recherche, un nouveau dispositif baptisé Bourse French Tech Lab. "Dès les phases de pré-maturation/maturité, où l’on s’assure de débouchés industriels solides, il faut commencer à affiner le business model. Nous allons donner aux chercheurs jusqu’à 120 000 euros pour être accompagnés (mentoring, études de marchés et d’impact des technologies…)", détaille-t-il.

Autre objectif : inciter le monde du capital-risque à prendre le relais. "Nous jouons le rôle de chef de file, mais notre action directe n’a pas vocation à être systémique. Notre enjeu est de créer un écosystème privé du capital-risque sur la deeptech", martèle Paul-François Fournier.