Diminuer la précarité des travailleurs intérimaires du BTP

Mathias Mouats et Steve Belkaçemi ont des parcours différents, mais ils ont en commun une expérience dans le recrutement et des pères qui ont travaillé dans le BTP. Sensibles aux conditions précaires induites par les contrats de travail en intérim, qui sont légion dans le secteur, ils créent en 2021 Asap.work, une néo-agence d’intérim spécialisée dans le domaine du BTP : "Nous avions une vision de l’intérieur et nous pouvions bien voir ce qui fonctionnait mal. Nous voulons changer les codes, dépoussiérer les contrats d’intérim dans le BTP et diminuer la précarité", commente Steve Belkaçemi.

La plateforme repose sur des technologies low-code et no-code. Elle permet de connecter les entreprises de la construction avec des profils intérimaires qualifiés grâce à un algorithme propriétaire. "Grâce à notre algorithme et à la gestion automatisée des workflows, nous pouvons absorber une charge de travail plus importante et réaliser des économies. Ces économies profitent aux travailleurs qui peuvent bénéficier d’un meilleur taux horaire", explique Mathias Mouats.

"Au-delà du salaire, nous aidons les travailleurs à gagner en pouvoir d’achat. Nous allons ouvrir un CE, nous leur donnons la possibilité de prendre des micro-crédits, nous avons des partenariats pour louer des voitures ou trouver des places en crèches à des tarifs très bas et nous pouvons être garants auprès des bailleurs sociaux. Aujourd’hui, nous cherchons une banque partenaire pour faciliter l’accès des intérimaires au crédit immobilier", poursuit-il.

La startup affiche déjà 600 clients, dont des grands noms comme SPIE, VINCI ou Eiffage. "Venant tous les deux du recrutement, nous partions déjà avec une bonne base. Nous connaissons aussi bien les clients que les travailleurs. Aujourd’hui, nous sommes une cinquantaine, répartis en business units spécialisées", partage Steve Belkaçemi.

5 millions d’euros levés en deux temps

La startup annonce aujourd’hui une levée de fonds de 5 millions d’euros. En réalité, les choses ont eu lieu en 2 temps. Un premier tour de pré-seed d’1 million d’euros auprès de Business Angels, puis dans la foulée un tour de seed de 4 millions d’euros mené par Speedinvest aux côtés de Purple, Kima Ventures ou encore Market One Capital.

Les fonds seront utilisés pour créer de nouvelles fonctionnalités, améliorer la technologie existante et enrichir l’offre commerciale. Pour cela, Asap.work prévoit de recruter de nouveaux profils de recruteurs et de développeurs.

La jeune pousse française veut consolider sa position sur le marché français avant de s’ouvrir à de nouveaux marchés en Europe. "Nous avons vocation à rester spécialisés dans le BTP. Pour nous, l’aspect vertical est la clé de voûte d’un futur succès et c’est un modèle qui peut facilement s’exporter", explique Steve Belkaçemi. "Nous voudrions commencer à ouvrir de nouveaux pays courant 2024. Nous visons en priorité l’Espagne, qui est un marché similaire à la France en termes de droit du travail sur l’intérim, et le UK, qui sera un test pour exporter notre service sur des modèles anglo-saxons", poursuit Mathias Mouats.