TVG a sous gestion l’une des classes d’actifs du fonds de pension canadien OTPP qui gère au total plus de 250 millions de dollars pour des professeurs retraités. Cette branche investit dans des entreprises qui bouclent des tours de table allant de la série B à la série E, dans le monde entier avec des tickets allant de 50 (parfois 25 millions en Europe) à 250 millions de dollars dans des entreprises qui font au minimum 10 millions de chiffre d’affaires : "On aime mener les tours de table, prendre des sièges au board et aider activement les entreprises", commente, Avid Larizadeh Duggan, à la tête de TVG EMEA. "Nous sommes une branche d’investissement d’un fonds de pension, contrairement aux VC traditionnels, nous n’avons donc pas besoin de lever régulièrement des fonds", ajoute-t-elle.

Identifier les futurs leaders

Avid Larizadeh Duggan dirige une équipe de 8 personnes basée à Londres. Elle regarde en priorité l’Angleterre, la France et l’Allemagne, mais s’intéresse aussi aux pays nordiques, à l’Israël, à l’Espagne et à l’Italie. D’autres équipes similaires s’occupent des autres régions et Avid Larizadeh Duggan peut compter sur le soutien d’une équipe transverse qui vient accompagner les startups du portefeuille sur des sujets de gouvernance, de go to market ou d’internationalisation.

"En Europe, nous regardons 5 grands thèmes : la transformation digitale de l’entreprise, la digitalisation des soins de santé, la cybersécurité et la gestion des données, les services financiers ainsi que tout ce qui concerne la durabilité et la transition énergétique", détaille Avid Larizadeh Duggan. "Sur chaque secteur, nous cherchons à identifier les futurs leaders", ajoute-t-elle.

Un penchant pour la France

Depuis sa création en 2019, la branche TVG a investi 7,1 milliards de dollars canadiens en Amérique du Nord, en Europe et en Asie. Il y a un an, TVG a réalisé son premier investissement en France en menant la série E de 183 millions d’euros d’Alan. "On aime beaucoup le marché français et on veut y passer plus de temps. En tant qu’investisseurs de long terme, nous voulons être le partenaire des entrepreneurs français qui partagent notre vision", commente la responsable, née aux États-Unis, d’origine iranienne et naturalisée française après avoir grandi à Paris.

"La France a un vivier de talents considérable grâce à son éducation et ses écoles. Regardez l’exemple de LLaMA, le modèle de langage à la ChatGPT poussé par Meta. 11 des 14 créateurs sont français et issus de Polytechnique ou de Normal Sup", souligne Avid Larizadeh Duggan. "Je vois aujourd’hui quelque chose de similaire en France à ce que j’ai vécu dans la Silicon Valley au milieu des années 90. L’écosystème se construit et se renforce. Il y a de plus en plus de startups, de plus en plus de fondateurs. Ceux, issus des premières générations de startups, ont essuyé les plâtres et sont aujourd’hui forts des leçons qu’ils ont tirées. Les géants de la Tech ont des sièges à Paris, et éduquent, avec les grandes écoles, les futures générations d’entrepreneurs de la French Tech. Tout ceci est facilité par les initiatives du gouvernement français, comme, entre autres, le programme French Tech", conclut-elle.