Bourses, prêts d’honneur, coaching business et scientifique, mentoring, terrains d’expérimentation, fablab,... Dès les années 2000, CentraleSupélec et sa Fondation ont mis en place tout un continuum d’outils pour accompagner les entrepreneurs issus de ses rangs. Ses anciens élèves sont d’ailleurs à l’origine de nombreuses “success-stories” entrepreneuriales, de Criteo à Ecovadis en passant par Evaneos, Datadog ou Ganymed Robotics.

Chaque année, sur les 4.000 étudiants de CentraleSupélec, plus de 1.000 sont ainsi sensibilisés à l’entrepreneuriat. Une centaine de projets et startups sont également accompagnés, d’une façon ou d’une autre, par l’école. La création de CentraleSupélec Venture marque désormais une nouvelle étape, puisque ce fonds qui sera doté à terme de 25 millions d’euros a pour objectif de financer dans les années à venir environ 25 startups en phase d’amorçage, en France comme à l’international, avec des tickets initiaux allant de 150.000 à 500.000 euros.

Une logique de “give back”

Parmi les critères de sélection des investissements ? Compter un ou une cofondateur/trice issu(e) de CentraleSupélec, ou avoir bénéficié des moyens de recherche de l’école. Les projets nés au sein de l’écosystème de l’Université Paris-Saclay (à laquelle est rattachée l’école) seront aussi étudiés.

"Nous sommes dans une logique centrée sur les alumni et le “give back”, pour que l’école puisse aussi bénéficier des succès de ses entrepreneurs", précise Pierre Martini. Le DG d’ISAI est en effet le parrain du fonds, avec Jean-Marc Patouillaud de Partech : tous deux sont issus de l’école (respectivement Centrale Paris 98 et Supélec 81) et ont lancé pro bono cette initiative. Dans les faits, la Fondation CentraleSupélec et l’Association CentraleSupélec Alumni vont bénéficier de la moitié de la commission de surperformance (carried interest) du fonds. Elles sont également souscripteurs de CentraleSupélec Venture, aux côtés d’une centaine d’alumni.

Un focus “deeptech”

"CentraleSupélec Venture a un lien très fort avec les alumni, qui sont à la fois des souscripteurs, des accompagnateurs et des cibles d’investissement", explique Cédric Curtil, qui dirige le fonds. Celui-ci pourra également s’appuyer sur les compétences et les ressources de l’école, dont les 18 laboratoires de recherche, pour identifier et valider les technologies les plus prometteuses.

Ce modèle vertueux se rapproche de celui de Polytechnique Ventures, créé en 2020 : ce fonds dispose aujourd’hui de 36 millions d’euros grâce à l’apport de 160 alumni ayant souscrit entre 100.000 et 3 millions d’euros chacun.

Naturellement, en raison de la spécialisation de l’école, les projets deeptech devraient être sur-représentés dans le portefeuille de CentraleSupélec Venture. "On parle beaucoup de deeptech actuellement, mais dans la réalité, c’est un sujet complexe à aborder. Avec ce fonds d’amorçage, nous pouvons financer et accompagner les projets au plus tôt, avant de les suivre sur des tours de table plus importants par la suite", ajoute Cédric Curtil. Outre la deeptech, les sujets liés à la santé et aux transitions industrielle et environnementale seront regardés de près.