" En 2018, l’énergie solaire était chère à produire et avait du mal à trouver son marché. Malgré cela, nous avons eu la forte intuition qu’il y avait quelque chose à faire, convaincus qu’il fallait aussi transformer le rapport des particuliers à leur énergie ", raconte Ralph Feghali, cofondateur et CEO de Beem avec Arthur Kenzo (Chief Design Officer) et Pierre-Emmanuel Roger (CTO). " Depuis la création de Beem dans le startup studio nantais Imagination Machine, nous avons une mission : permettre à chacun de produire son énergie chez soi, d’en maîtriser la consommation, et plus encore, de rendre cette technologie aussi fonctionnelle que désirable via des innovations technologiques ", poursuit le CEO de la jeune pousse.

La solution est commercialisée sous le nom de Kit Beem : un kit solaire connecté (dès 710 euros), conçu pour être installé par l'utilisateur, il se fixe au mur et se pose au sol, le tout se branche sur secteur. " Posez, branchez, produisez ! ", rappelle leur site.

De l’innovation tech pour susciter le plaisir

La prouesse technologique repose sur la Beembox et l’application dédiée. " La Beem box est un boîtier qui envoie les données de production sur notre serveur, et qui les retranscrit en informations compréhensibles sur notre application ", résume le CTO. Une facilité d’utilisation qui rend la production d’énergie accessible et plaisante. Car susciter le plaisir est aussi le défi que s’est lancé le trio. Arthur Kenzo, designer de l’entreprise poursuit : " On a bâti l’expérience client sur le plaisir de produire et de suivre la consommation avec un beau produit et une application attirante et simple. Jusqu’à présent, l’utilisateur n’était qu’un consommateur. Avec Beem, il est producteur. ". Et à Ralph Feghali d’ajouter : " Cette dimension digitale nous permet d’avoir une approche holistique de la gestion de l’énergie. Nous sommes les seuls à avoir une telle application, développée en interne, qui conjugue les données de nos produits et du logement. ".

Forte demande, forte croissance

Face à une forte demande (selon un sondage Opinion Way, 74 % des Français ont la volonté de produire leur propre énergie), le Kit Beem a déjà séduit plusieurs dizaines de milliers de foyers en France et en Europe. Et l’entreprise nantaise se fixe pour objectif d’équiper plus de 500.000 foyers d’ici 2030 avec la conquête de nouveaux marchés en Allemagne, en Italie et aux Pays-Bas. Si la startup ne peut révéler son chiffre d’affaires, " elle a multiplié par plus de dix son CA mensuel en 2022, portée par une croissance très forte de l’adoption de cette solution qui est de toute évidence un secteur d’avenir ", rappelle le trio.

Une levée de fonds de 20 millions d’euros

Soutenue par ses investisseurs historiques (Alter Equity, 360 Capital et BNP Paribas Développement), Beem a levé 20 millions d’euros début juin, faisant entrer Cathay Innovation via son fonds C.Entrepreneurs lors de cette série A. Pour la startup, cette levée " est un gage de confiance dans un contexte économique marqué par le ralentissement des investissements qui souligne l’importance donnée aux énergies renouvelables et aux solutions nouvelles pour les particuliers ".

Doubler les équipes (35 personnes à ce jour) d’ici un an, produire plus et développer de nouveaux cas d’usage : tels sont les objectifs prioritaires. " Nos équipes de R&D sont en train de développer de nouveaux usages qui vont venir compléter la gamme d’équipements pour encore mieux maîtriser la production et la consommation d’énergie. Demain, les foyers seront encore plus électrifiés et il nous faudra installer plus de puissance solaire ", précise Pierre-Emmanuel Roger qui ne cache pas l’ambition de Beem de proposer bientôt des solutions de stockage d’énergie et de se diriger vers le secteur des voitures électriques.