Lancée en 2020 par Armel Sadon, Christophe David et Benjamin Gohory, 4.71, dont le nom fait référence au compte d’attente 471 en écriture comptable, est une solution qui permet de relier entre eux tous les outils utilisés pour la gestion financière d’une entreprise. Encaissements, achats, frais généraux, paie, pré-comptabilité, jusqu’à l’outil de production comptable, tout peut être intégré de manière automatique.

"Nous avons un positionnement assez distinctif. Nous faisons du middleware, c'est-à-dire du logiciel qui se positionne entre deux autres logiciels. Cela nécessite d’avoir à la fois une connaissance approfondie du monde du logiciel et de celui de la comptabilité", explique Christophe David, cofondateur de 4.71. Les clients sont donc des éditeurs de logiciels de comptabilité, des fintechs et des cabinets d’expertise comptable. "Aujourd’hui, de plus en plus de cabinets comptables passent vers des offres SaaS. Il faut donc transférer les dossiers des clients, ce qui peut s’avérer relativement complexe et fastidieux. Nous savons transférer l’information de manière intelligente", commente Christophe David.

4.71 lève 1,4 million d’euros pour accélérer son développement

La jeune pousse annonce, en exclusivité à Maddyness, une première levée de fonds de 1,4 million d’euros. Autour de la table, on retrouve essentiellement des acteurs régionaux tels que Métropoles Innovations, une société de capital-risque, gérée par la société de gestion UI Investissement, la caisse régionale de Crédit Agricole Centre France via son fonds CACF Capital Innovation et des business angels.

Les fonds permettront à 4.71 de continuer à industrialiser ses solutions de connectivité et de migration et de compléter son offre de service en lançant la comptabilité carbone en temps réel. La startup, qui déclare faire autour de 500.000 euros de chiffre d’affaires, compte aujourd’hui une vingtaine de salariés, et prévoit de doubler ses effectifs d’ici 2024. Elle souhaite se renforcer sur le marché national puis se développer au Benelux, en Espagne et en Italie. "Nous savons que nous pourrons facilement adapter notre savoir-faire sur le marché de l’Europe continentale, qui, contrairement aux anglo-saxons, utilise la même typologie de comptabilité que nous", précise Christophe David.

Une comptabilité carbone en temps réel qui inclut le Scope 3

Contrairement aux bilans carbone annuels, l’approche en temps réel offre la possibilité
de détecter rapidement les variations et les écarts par rapport aux objectifs, facilitant ainsi
une action corrective immédiate pour minimiser les excès d'émissions. L’intégration automatisée permet également de réduire les risques d'erreurs de saisie et les tâches manuelles fastidieuses.

En combinant l'intelligence artificielle à une approche hybride mêlant aspects monétaires et
physiques, 4.71 espère ainsi évaluer avec précision et exhaustivité l'empreinte carbone.
"Aujourd’hui, de nombreux prestataires font des bilans carbone, mais la plupart ne savent pas complètement en automatiser la production. Le Scope 3, qui regroupe les émissions indirectes, est le plus difficile à mesurer alors qu’il peut représenter jusqu’à 75 % des émissions d’une société. Nous avons une longueur d’avance par rapport aux autres prestataires, car nous avons à disposition, intégrées, toutes les factures pour bien gérer le Scope 3", commente Christophe David. Avec cette nouvelle corde à son arc, l’outil d’intégration entend encore plus se démarquer.