Malgré les conditions macroéconomiques difficiles, il semblerait que le marché du capital-investissement reste actif. C’est ce qui ressort de l’enquête menée par le cabinet de conseil en stratégie et opérations  AlixPartners et l’IPEM (International Private Equity Market) menée auprès de 2.000 General Partners et Limited Partners (les fonds d’investissements et leurs investisseurs) français et internationaux participants à l’IPEM, la grand-messe du capital-investissement.

Ainsi, les allocations pour les douze prochains mois resteraient à des niveaux assez élevés, estimées à 140 milliards d'euros. Plus de 44 milliards d'euros seraient alloués aux fonds primaires, dont plus de la moitié sur des fonds de taille située entre 20 et 500 millions d'euros. Et plus de 45 % des investissements seraient concentrés sur de nouvelles allocations plutôt que sur des réinvestissements, reflétant la recherche de nouvelles opportunités par les LPs.

Les investisseurs plébiscitent le private equity

D’après cette enquête, qui se penche sur les tendances en matière d'allocation et de levées de fonds sur les douze prochains mois, les LPs restent concentrés sur la recherche de rendements constants et construisent leur allocation dans cet objectif. Ainsi, 42 % des investisseurs interrogés comptent allouer de nouveaux capitaux en 2024 en private equity, devant 22 % pour la dette privée et 18 % pour le capital-risque. Au sein du private equity, le segment du buyout est le plus plébiscité par les investisseurs. Pour le capital-risque, le segment le plus privilégié est celui du late-stage/growth, remportant la faveur de plus de 38 % des répondants, suivi de près par l’early-stage avec 32 % des répondants.

Sans grande surprise, les résultats de l’enquête montrent que les investisseurs, toutes catégories confondues, vont massivement rechercher à allouer leurs capitaux vers les secteurs de la technologie et des logiciels, de la santé et des services aux entreprises. Concernant la tech, la greentech, la climatetech ainsi que l’intelligence artificielle seront particulièrement plébiscitées.

Des opportunités à saisir dans le Web3 et la biotechnologie

L’étude analyse également les dynamiques de l’offre et de la demande en termes de secteur. D’après les résultats par secteur, l’offre des GPs rencontre globalement la demande des LPs, mais il existe tout de même certains déséquilibres dont les GPs peuvent tirer des opportunités ou des enseignements.

Les offres des GPs dans le secteur de la communication et des médias semblent notablement sous-représentées par rapport à la demande des LPs. La technologie et les logiciels, les services aux entreprises, les biens de consommation et la santé sont quant à eux légèrement surinvestis par les GPs par rapport à la demande du marché. Sur le plan des technologies, l’intelligence artificielle présente une forte pression au sein des GPs, de l’ordre de 25 % supérieure à la demande. Au contraire, le Web 3 et la blockchain, la robotique, l'agriculture et la technologie alimentaire, ainsi que la biotechnologie font l'objet d'une demande plus importante de la part des LPs par rapport à l’offre disponible. Des segments qui pourraient donc être porteurs pour les GPs.