Il y a encore un an, notre atelier était dans la maison en travaux de mon associé et on stockait les vélos dans une chambre », se rappelle Jules Thevenod, cofondateur de Mint Bikes, une startup basée à Aix-en-Provence et spécialisée dans le reconditionnement de vélos haut de gamme. En réalisant une levée de fonds de trois millions d’euros – à laquelle participent MTF, Blast, BPI France, le CIC et la BNP – , aucun doute sur le fait que Mint Bikes s’apprête à changer d’ère. Aujourd’hui, l’équipe se compose de quatorze membres, dont quatre mécaniciens pour réparer les vélos. D’ici 2025, le cofondateur table sur une équipe de plus de cinquante personnes. De la même manière, il prévoit une croissance multipliée par deux pour atteindre le chiffre d’affaires de quinze millions d’euros, toujours à horizon 2025.

L’industrialisation de la jeune startup, lancée en 2021 sous la forme d’une marketplace avant de devenir officiellement Mint Bikes en avril 2022, doit aussi permettre d’investir dans le matériel. « Nous voulons des outils plus développés du point de vue technologique, digitaliser notre fonctionnement mais aussi améliorer notre algorithme », explique Jules Thevenod. L’algorithme de la startup permet de trouver des vélos haut de gamme d’occasion afin de les acheter au meilleur prix. Ensuite, le procédé Mint Bikes se met en place : réception du vélo, reconditionnement par les mécaniciens avec plus de cent points de contrôle puis revente environ 1.500 euros moins cher qu’un vélo neuf. Ce système d’achat-revente s’inscrit dans la lignée d’Aramisauto pour les voitures, par exemple.

L’écologie comme moteur (électrique !)

Aujourd’hui, le roulement de Mint Bikes est le suivant : achat de 150 vélos et revente d’environ autant de modèles chaque mois. L’offre s’articule autour de quatre secteurs : le vélo électrique, le vélo urbain, le vélo tout terrain et le vélo de course. Environ 30 % du catalogue est en électrique. Chaque vélo acheté, reconditionné et revendu permet une économie de 170 kilogrammes de CO2, l’un des arguments marketing de la startup. « En France, 70 % des vélos que nous jetons (environ 1,5 million de vélos par an) sont réparables », peut-on aussi lire sur le site.

Sur le marché, Mint Bikes est principalement concurrencé par Upway, spécialiste du vélo électrique reconditionné. Ce leader français et européen ne se concentre que sur l’électrique, « ce qui fait que l’on se bat que sur 50 % des vélos », avance Jules Thevenod. De plus, Upway cible principalement le vélo urbain quand Mint Bikes fait aussi beaucoup de vélos de sport. Quoiqu’il en soit, le cofondateur de la startup affirme : « Nous voulons rester en France et devenir leader du vélo reconditionné haut de gamme sans nous éparpiller dans d’autres pays, au moins dans un premier temps. ».

En toile de fond, l’objectif de l’équipe d’Aix-en-Provence demeure de rendre plus accessible et plus durable le vélo haut de gamme. La levée de fonds de trois millions d’euros devrait grandement contribuer à cette réussite en passant du statut de bricoleur à celui d’industrie.