Les collaborations entre startups et grands groupes se multiplient, et en voici une nouvelle illustration dans le secteur financier. En effet, la banque française BNP Paribas a annoncé mercredi la création de Panto, une société de gestion des paiements à destination des plateformes de commerçants en ligne, en partenariat avec le groupe d'entrepreneurs 321founded. Le capital est détenu par 321founded et les fondateurs, mais BNP Paribas apporte le financement et sera amené à devenir majoritaire à l'horizon deux ou trois ans. Panto vise la rentabilité d'ici la fin de sa troisième année d'existence.

La société proposera aux plateformes de commerçants, de type Amazon, une interface de paiement clé-en-main, permettant l'encaissement et la redistribution vers les vendeurs tiers. La jeune pousse acceptera progressivement plusieurs types de paiements (cartes, paiement fractionné...) et fournira des outils de pilotage et de contrôle pour limiter la fraude, le tout «à un prix compétitif», souligne Guillaume Massis. «Panto s'adresse aux plateformes (...) pour gérer de manière sécurisée et fluide leurs paiements», résume auprès de l'AFP le directeur général de Panto, Guillaume Massis. La fintech s'attaque à un marché dominé par le géant américain du secteur, Stripe. Basée à Amsterdam, la société Adyen y est également très installée.

Coup d'envoi commercial au premier semestre 2024

En gestation depuis 6 mois, Panto précise que la commercialisation de son offre est prévue pour le premier semestre 2024. Elle bénéficiera du portefeuille de clients actuels de BNP Paribas et compte à moyen terme se développer et «s'étendre au marché européen BtoB (ventes aux professionnels) et CtoC (ventes entre particuliers), avec des vendeurs internationaux», précise un communiqué. «Jusqu'à l'obtention de l'agrément d'établissement de paiement, la fintech opérera en tant qu'agent de BNP Paribas», continue le document.

Cette annonce survient en marge d'une semaine thématique célébrant les startups françaises de la banque et de l'assurance, débutée lundi par une journée d'échanges organisée dans les locaux de la Banque de France par l'AMF et l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR). Le secteur traverse depuis mi-2022 une mauvaise passe, voyant ses sources de financement se tarir et ses valorisations dégringoler.