Les rumeurs courraient depuis l’annonce par Iziwork d’un rapprochement avec Proman début septembre... Rapprochement qui n’a finalement jamais eu lieu puisque Iziwork a été placée en redressement judiciaire. Finalement, le tribunal de commerce de Nanterre a tranché ce jeudi 19 octobre. C’est bien le groupe Proman, qui était en compétition avec Adecco pour la reprise et dont l’offre a été jugée « meilleure », qui est le nouveau propriétaire de l’agence d’intérim digital.

Roland Gomez, président de Proman, s’est engagé à maintenir 100 % des activités d’Iziwork et 100 % des équipes de l’entreprise en France et en Italie tout en préservant la marque Iziwork. « Nous sommes très heureux de cette décision. Le projet Iziwork nous tenait vraiment à cœur et c’est une excellente nouvelle ! Cela permet à Proman d’avoir une solution 100 % digitale à proposer à nos clients et collaborateurs intérimaires mais aussi de donner un élan pour le groupe en mettant un premier pied en Italie, marché que nous ciblions depuis quelques mois… », a-t-il déclaré au sujet de cette reprise.

De son côté, Adecco a "pris acte de la décision du tribunal de commerce de Nanterre". "Nous allons poursuivre notre stratégie en matière d’intérim digital, notamment en accélérant le développement et l’optimisation de nos plateformes existantes au sein du groupe. Nous croyons en l’avenir de notre modèle omnicanal au service de nos clients et de nos candidats", a affirmé le groupe.

Un déploiement à grande échelle pour Iziwork

Fondée en 2018 par Alexandre Dardy, Iziwork, devenue une plateforme numérique de référence en France dans le secteur de l’intérim, a développé sa solution en Italie en 2020. La société fait travailler tous les jours quelque 7.000 intérimaires dans ses entreprises clientes. Rentable en France depuis fin 2022, l’entreprise n’en a pas pour le moins été chahutée du fait de ses nombreuses dettes accumulées (plusieurs dizaines de millions d’euros notamment auprès de l’URSAFF et des banques). La startup a également fait parler d'elle après avoir annoncé un rapprochement avec Adecco, puis Proman, juste avant d’être placée finalement en redressement judiciaire.

La décision du tribunal de commerce de Nanterre et le rachat par Proman est un dénouement plutôt heureux pour Iziwork, dont le nouveau patron Roland Gomez, prévoit de multiples projets. « Nous sommes ravis pour nos équipes et pour celles d’Iziwork d’agrandir la famille et de la doter d’un outil technologique et digital performant. Proman apportera à Iziwork les moyens, à la fois stratégiques et financiers, de se déployer à grande échelle en Europe et en Amérique du Nord », a-t-il déclaré.

Proman et Iziwork veulent créer un "champion du travail temporaire"

De son côté, le fondateur d’Iziwork semble également ravi de ce rapprochement. « C’est la décision que nous attendions tous. L’offre Proman était très largement souhaitée par nos équipes car elle était la seule à prendre en compte la valeur ajoutée de notre outil technologique dans lequel nous croyons fortement mais aussi la considération et le respect de la totalité des équipes françaises et italiennes qui ont permis à Iziwork d’atteindre les 250 millions d’euros en 5 ans ! Maintenant, nous allons nous appuyer sur les atouts de cette grande entreprise mais aussi sur son bon sens et son expertise métier pour atteindre nos objectifs de croissance et de rentabilité. Nous partageons la même agilité et l’esprit entrepreneurial alors je suis persuadé que nous irons très loin ! », a affirmé Alexandre Dardy, fondateur d’Iziwork.

Les deux entreprises ambitionnent ainsi de « conjuguer leurs forces pour créer un champion du travail temporaire et du recrutement à la fois physique et numérique », peut-on lire dans un communiqué. Proman est en effet le 4ème acteur européen sur le marché du travail temporaire et des ressources humaines, et fait travailler quelque 100.000 collaborateurs par jour dans ces entreprises clientes.