La France ne veut pas rater la révolution de l’informatique quantique et peut compter sur plusieurs pépites dans ce sens. Parmi elles, on retrouve notamment Quandela, startup spécialisée dans la photonique quantique. Pour poursuivre sa montée en puissance, elle annonce avoir obtenu 50 millions d’euros supplémentaires, dont 10 millions dans le cadre du plan France 2030.

Le reste de cette somme est composé essentiellement d’equity, ainsi que de dette bancaire. A cette occasion, Serena, Crédit Mutuel Innovation et l’European Innovation Council font leur entrée au capital de la société, tandis que les investisseurs historiques, Bpifrance, Omnes Capital et Quantonation, fonds d’amorçage dédié aux startups européennes qui développent des technologies quantiques, ont remis au pot. «Nous sommes convaincus que l’informatique quantique va révolutionner le monde de demain», assure Floriane de Maupeou, Associate chez Serena.

Cette nouvelle opération intervient deux ans après un tour de table de 15 millions d’euros. «Cet argent a été dépensé pour mettre un ordinateur quantique dans le cloud, ce qui a été fait fin 2022. Cela nous permis de créer une base d’utilisateurs avec un modèle freemium. Nous considérons l’aspect communautaire comme un facteur clé de succès», indique Valérian Giesz, co-fondateur et CEO de Quandela, auprès de Maddyness. A ce jour, la société revendique 450 utilisateurs inscrits dans le cloud pour tester de nouvelles applications dans l’informatique quantique.

OVHcloud comme partenaire clé

Pour développer sa communauté, la startup tricolore s’est alliée à OVHcloud pour héberger dans le cloud son logiciel open source Perceval qui permet de tester des cas d’usage en simulant un ordinateur quantique photonique. Il ne s’agissait que de la première étape de la collaboration entre Quandela et OVHcloud puisque l’entreprise a décidé en début d’année d’acquérir son tout premier ordinateur quantique, baptisé MosaiQ, auprès de la jeune pousse française.

Cette première commande réalisée par un acteur industriel marque un tournant pour Quandela. Et pour cause, elle doit permettre d’enclencher une dynamique autour de son usine, la première du genre en Europe, qui a été inaugurée en juin dernier à Massy (Essonne). «Avec Quandela, l’informatique quantique devient une réalité. Les industriels peuvent acheter des ordinateurs quantiques avec un délais de livraison de 6 à 10 mois», assure Valérian Giesz. Dans le cas d’OVHcloud, la commande a été reçue en début d’année pour une livraison effectuée le 16 octobre dernier.

Les marchés nord-américains et asiatiques dans le viseur

La société entend désormais passer la vitesse supérieure alors que la production de trois nouvelles machines a été lancée pour des livraisons prévues en 2024. «L’usine de Massy va être un tremplin pour fabriquer les machines et les déployer sur d’autres marchés. L’idée est de centraliser la production en France et d’augmenter les volumes de production pour pouvoir attaquer des marchés comme le Canada ou la Corée du Sud avec des machines facilement déployables», indique le patron de Quandela.

En parallèle de cette expansion à l’international, l’entreprise veut continuer à participer activement à la structuration de l’écosystème quantique français, comme en témoigne son implication dans l’ouverture de la «Maison du Quantique» à Station F le mois dernier. «Avant, le quantique était réservé aux laboratoires. Avec cette Maison du Quantique, on montre que c’est aussi simple que de rentrer à Station F», résume avec le sourire Valérian Giesz.