Depuis Las Vegas

C’est le grand jour à Las Vegas. Le Consumer Electronic Show (CES) ouvre ses portes aux plus de 130 000 participants du monde entier attendus par les organisateurs. Si les plus grandes marques mondiales comme Samsung, Sony, LG, Intel ou encore Nvidia se mettent en avant au travers de stands souvent imposants au Las Vegas Convention Center, près de 1 500 startups vont tenter de tirer leur épingle du jeu à l’Eureka Park, le parc des expositions du Venetian où des entrepreneurs des quatre coins du globe rêvent de faire sensation pour décoller pour de bon.

Et pour cause, un CES réussi peut permettre à une jeune pousse de changer de dimension, en repartant du Nevada avec un carnet de commandes bien rempli. Mais pour cela, encore faut-il parvenir à capter l’attention des éventuels futurs partenaires, distributeurs, investisseurs, corporates et autres acteurs qui peuvent donner un coup de fouet déterminant à l’activité d’une société. C’est d’ailleurs pour cela que les pays sont de plus en plus nombreux à réunir leurs startups sous la même bannière pour avoir un effet de masse qui impacte davantage les visiteurs B2B en quête de nouvelles solutions innovantes.

Une vague sud-coréenne va déferler sur l’Eureka Park

Bien sûr, il y a le coq de la French Tech qui est désormais bien mis en évidence à l’Eureka Park, où des dizaines de startups sont réunies au même endroit pour attirer l’œil des visiteurs. Se faire connaître davantage en vue du lancement d’un premier produit et d’une première levée de fonds pour Zoe Care, préparer son arrivée sur le marché américain pour Beautigloo, ou encore se confronter aux technologies d’autres acteurs internationaux pour Skezi font partie des objectifs de la plupart des jeunes pousses françaises durant cette édition 2024. La French Tech aura notamment des arguments à faire valoir sur des thématiques comme l'automobile, la sportech ou encore la santé connectée alors que l'IA sera la star écrasante de cette édition.

Mais si la délégation française fait figure de référence ces dernières années en matière de stratégie pour briller au CES, ce que ne manquent pas d’ailleurs de souligner les organisateurs du salon, elle n’est pas la seule à se distinguer. En effet, la Corée du Sud, qui revient en force de manière spectaculaire cette année, a également décidé de réunir plusieurs de ses startups au même endroit à l’Eureka Park avec un pavillon K-Startup qui mettra en avant 91 entreprises.

Si c’est un peu moins que les 135 startups accompagnées par Business France sur le pavillon tricolore cette année, les pépites sud-coréennes qui rêvent de marcher dans les pas de Samsung et LG, stars habituelles du salon américain, sont en réalité bien plus nombreuses pour cette édition 2024. En effet, ce sont au total pas moins de 550 startups sud-coréennes qui se sont envolées pour Las Vegas en ce mois de janvier. Un véritable tsunami qu’il sera difficile à contrer à l’Eureka Park. Surtout que 116 de ces entreprises ont été distinguées par des CES Innovation Awards, ce qui est un record.

Un salon dans le méga-salon

Dans ce contexte concurrentiel, qui ne se limite pas à la Corée du Sud (l’Italie, le Japon, la Chine ou encore Taïwan sont également des délégations très bien représentées), les 1 500 startups présentes à l'Eureka Park cette année - un record là aussi - devront bien rôder leur approche. Pas question d’improviser, les entrepreneurs doivent savoir adapter leur discours à leur interlocuteur. Autrement dit, ils devront savoir pitcher à toutes les sauces.

Dans ce cadre, Business France a d’ailleurs pris soin de faire du coaching avec les startups tricolores retenues pour cette édition 2024 afin qu’elles sachent parfaitement pitcher en anglais et déceler les spécificités de chaque acteur rencontré pour coller le plus possible à ses attentes. L’Eureka Park est quasiment un salon dans le méga-salon qu’est le CES, plus grand de 15 % cette année par rapport à 2023. Par conséquent, il faut savoir être incisif d’entrée de jeu, sous peine de voir un éventuel partenaire se faire charmer par la concurrence.

Au-delà d’être dans une démarche de séduction, le CES représente également une aubaine pour soumettre son produit aux critiques des experts et des investissements. De tels feedbacks peuvent être précieux pour apporter des changements judicieux. Les 135 startups françaises savent ce qu’il leur reste à faire pour taper dans l’œil des visiteurs et sortir du lot parmi les 1 500 jeunes pousses présentes à l’Eureka Park cette année. Elles ont désormais quatre jours pour convaincre et repartir de Las Vegas plus fortes qu’elles n’étaient à l’arrivée.