La biotech, spin-off du CNRS et de l’Ecole normale supérieure, née il y a seulement quatre ans, enchaîne les annonces. Spécialisée dans la recherche de médicaments, grâce à une plateforme d’IA générative et de physique théorique, elle nouait, en décembre dernier, un partenariat avec Sanofi, pour 140 millions de dollars. En octobre 2022, elle annonçait une levée de fonds de 30 millions d’euros pour améliorer son outil. Et désormais, Aqemia boucle un nouveau tour de table de 30 millions d’euros auprès du fonds d’investissement Wendel Growth et de ses investisseurs historiques. Son objectif : se focaliser sur ses projets de recherche de médicaments. « Cela fait 2, 3 ans que notre plateforme fait ses preuves. Notre partenariat avec Sanofi l’atteste. Mais notre priorité, ce sont nos propres projets », indique Maximilien Levesque, le dirigeant.

La startup a déjà lancé 12 projets de recherche, notamment en oncologie pour lutter contre les cancers dits solides, à savoir les tumeurs, ou liquides, qui concernent le sang. « Trois de nos projets internes sont en phase de test sur des animaux. Nous avons aussi pu prouver que notre technologie fonctionne dans plusieurs aires thérapeutiques telles que l’immunologie, l’inflammation ou les maladies du cerveau. Notre ambition est désormais d’accélérer et de montrer la scalabilité de la société », poursuit le dirigeant.

Les premiers essais cliniques espérés en 2025

Cette nouvelle levée de fonds devrait également permettre à Aqemia de recruter, afin de faire passer ses effectifs de 50 à près de 100 salariés d’ici la fin de l’année. Notamment pour continuer à améliorer sa plateforme. « Notre intelligence artificielle invente des molécules thérapeutiques dont le but est de soigner un jour les personnes malades. Pour être le plus efficace possible, il faut aller toujours plus vite. On aimerait qu’en tapant le nom de la maladie sur un ordinateur, la molécule permettant de la soigner sorte directement. Pour l’instant, cela prend encore un peu de temps », précise Maximilien Levesque. Dans son outil, la physique rigoureuse – qui allie quantique et statistique - permet de tester les molécules virtuellement. « Schématiquement, on met les molécules dans une boîte de simulation, on les teste, puis le résultat est donné à l’IA, qui l’apprend et s’améliore », décrit le dirigeant, qui souhaite, également, continuer à améliorer ces tests. D’autant que ces derniers permettent de créer des synergies. « Ce qu’on améliore dans un projet sert aux autres. Les tests virtuels permettent d’avoir de nombreux résultats expérimentaux, utiles pour les futurs projets », poursuit le cofondateur d’Aqemia.

Grâce à ces améliorations, la startup espère, en 2025, avoir ses premiers essais cliniques. Dans le même temps, Aqemia nourrit des ambitions à l’international. « Aujourd’hui, notre startup est française mais sa portée est plus globale », estime Maximilien Levesque qui cible, en premier lieu, le marché américain. « Un de nos objectifs est de nous implanter à Boston. C’est le hub le plus concentré en biotechs et en pharma, tous les fonds d’investissement y sont présents et on y trouve une très forte concentration de talents, qui n’existe pas encore en France ou en Europe », estime le dirigeant qui précise toutefois que l’écosystème biotech à Paris a « explosé ces dernières années. »