« L’ensemble de ces engagements a pour but de nous conduire à ​notre objectif de 25% de startups fondées ou cofondées par des femmes financées dans le numérique en 2025​, 30% en 2030, 50% en 2050 », fixait à sa publication la charte Sista. 53 fonds l’avaient signée en 2019, 150 en sont signataires aujourd’hui. Pourtant, il semblerait que l’on soit encore loin des objectifs.

En 2023, 21% des startups sont créées par des femmes ou par une équipe mixte. Elles ne récoltent que 15% des levées de fonds. Les équipes uniquement féminines représentent 8% des startups et seulement 2% du venture capital. 

Pour une femme, il est donc plus intéressant de s’associer avec un homme que de porter son projet seule. « Il y a encore de grands efforts à faire côté investisseurs pour atteindre l’objectif que nous nous sommes communément fixés », constate Alexia Reiss, directrice exécutive de Sista. 

Problème connu, pas encore résolu

« Le financement, c’est le nerf de la guerre. Il faut continuer ce travail d’évangélisation », développe Alexia Reiss. Même constat chez Ring Capital, signataire de la charte, depuis 2019. « On a bougé massivement sur la reconnaissance du problème mais les résultats ne sont pas encore là », commente Marie-Capucine Lemetais, partner chez Ring.

OneRagtime, fondé par Stephanie Hospital, fait aussi partie des premiers signataires. Aujourd’hui, l’équipe est paritaire et 30% des projets soutenus sont portés par des femmes ou incluent des femmes dans le comité de direction. « On a envie d’investir dans autant de femmes que d’hommes », raconte Stéphanie Hospital. « In fine, il faut que ce soit naturel, qu’on ne se pose plus la question et qu’on arrive à 50% de projets portés par des femmes et 50% par des hommes », poursuit la fondatrice de OneRagtime. « C’est vrai que le chemin est encore long, on a encore besoin de Sista, Willa, de la JFD et de toutes les associations et initiatives qui donnent enfin aux femmes d’oser entreprendre et d’investir ! »

Parité dans les fonds : encore du chemin à faire 

Du côté des fonds et de leurs équipes, la charte Sista encourage à « adopter des politiques de recrutement plus inclusives » avec un objectif clair : un minimum de 30% de partners femmes et la parité dans les équipes d’investissement. La dernière étude sur le sujet date de 2022, menée par France Invest, qui a aussi publié une charte en 2020 pour tirer les fonds vers la parité. Il y a deux ans, la part des femmes dans les fonds était de 28% dont 39% au grade d’analyste/chargée d'affaires. C’est une très légère augmentation puisqu’en 2021, seulement 27% de femmes composaient les équipes.

L’un des autres objectifs de la charte Sista : partager ces bonnes pratiques et encourager la place des femmes dans l’écosystème. L’une des pistes suggérées pour y arriver est de « faire appel à plus de femmes expertes, figures inspirantes et des mentor.es. » Sur ce point, il y a eu une vraie évolution. « Sur les sujets de représentation, de formations, cela avance », note Alexia Reiss. « Aujourd’hui, dans les évènements tech, il n’y a plus de table-ronde sans femmes, ce qui est une grosse avancée par rapport à 2019. »