Mistral AI joue la carte de l'apaisement. La startup tricolore, championne européenne de l'IA, a assuré mardi qu'elle ne comptait pas «abandonner» le principe du libre accès au code, ou «open source», après avoir lancé avec Microsoft une offre payante de sa technologie. «Le but n'est pas d'abandonner l'open source», a déclaré Audrey Herblin-Stoop, directrice des affaires publiques de la société française, lors d'un événement organisé par Microsoft à Paris.

«On est assez convaincu» que l'accès libre va soutenir l'écosystème européen autour de l'IA et être un «vivier d'innovation» sur le Vieux Continent, en retard par rapport aux États-Unis, a-t-elle détaillé. Par ailleurs, «il faut qu'on soit transparent» et «qu'on permette d'ouvrir le capot» de cette «technologie révolutionnaire» qu'est l'intelligence artificielle générative et «c'est l'open source qui permet ça», a-t-elle ajouté.

«Nous continuerons d'avoir deux gammes»

Le groupe français, valorisé à quelque 2 milliards de dollars selon des sources financières, a présenté fin février un troisième modèle de langage, «Mistral Large», et annoncé un partenariat avec Microsoft. Le modèle Mistral Large, aux performances comparables à GPT-4 du pionnier OpenAI, selon Mistral AI, est disponible pour les clients d'Azure AI, la plateforme de Microsoft.

Fin février, dans un entretien au Monde, le co-fondateur de Mistral, Arthur Mensch, avait déjà réfuté l'idée d'un abandon de l'open source malgré le lancement d'une offre payante. «Nous avons commencé par des modèles open source, que tout le monde peut déployer gratuitement, car c'est une manière de les diffuser largement et de créer de la demande», avait-il expliqué. «Mais nous avons, dès le début, prévu un modèle économique avec des modèles optimisés» plus puissants. «L'activité commerciale nous permettra de financer la recherche coûteuse nécessaire au développement de modèles» et «nous continuerons d'avoir deux gammes», avait-il précisé.

Le lancement de ChatGPT, puis la publication d'autres modèles outre-Atlantique avaient déclenché une course contre la montre côté européen. Créée en avril 2023, Mistral AI, dont les trois fondateurs français sont issus des rangs de Meta (maison mère de Facebook) et de Google, a toujours assumé sa volonté de proposer une alternative aux modèles des grandes entreprises américaines de la tech.