Le problème : Vous allez vous marier mais toutes les robes que vous essayez en magasin ne correspondent pas à vos envies ou ne vous sied pas aussi bien que vous l’espériez. Il en va de même pour le costume de monsieur, pour les tailleurs pantalon ou jupe que vous achetez au quotidien, que ce soit pour le travail ou une occasion particulière, en sillonnant les magasins ou en optant pour des boutiques en ligne.

D’autre part, produit à l’échelle industrielle, le vêtement génère une importante empreinte carbone et ne garantit pas toujours une rémunération juste aux couturiers. « Le problème de l’industrie de la mode n’est pas que les vêtements soient fabriqués en Asie, c’est surtout qu’ils soient surproduits avec des ressources utilisées pour créer des vêtements qui ne seront jamais vendus », explique Maryem Mbow, cofondatrice de Filyou.

La soluce : Filyou met en relation les couturiers et les acheteurs pour produire le vêtement idéal sans quitter son canapé

Habituée depuis son plus jeune âge à confier ses vêtements à une couturière, la jeune diplômée en marketing et business de l’école de commerce Skema, Maryem Mbow a gardé cet usage alors qu'elle s’expatriait. « Au Vietnam puis en Afrique du sud, j’ai continué à aller chez des couturiers pour avoir des vêtements sur-mesure. Avant l’arrivée du prêt-à-porter, cette habitude existait aussi en France. »

De retour dans l’Hexagone, elle comprend vite que pour avoir de nouveaux vêtements, elle doit soit les payer chers, soit choisir en rayon un vêtement qui ne sera pas ajusté et loin d’être unique. « J’avais l’impression de surpayer le produit par rapport à ce que touche l’artisan et par rapport à la qualité finale. » En 2022-2023, elle teste l’idée d’une plateforme de sur-mesure et s’associe à Aymeric Fiers pour lancer Filyou en novembre 2023. « C’est une nouvelle proposition pour s’habiller partout dans le monde en digitalisant la pratique d’aller rencontrer un couturier. »

Simple d’utilisation, la plateforme accompagne ses clients dans le choix du vêtement, du tissu, la prise des mesures personnelles avec un guide en ligne détaillé, tandis qu’un algorithme les met en relation avec des couturiers sélectionnés pour leur pertinence à répondre aux attentes fixées. Le vêtement peut être commandé sans besoin de se déplacer. « Les artisans envoient leur offre de prix, une photo des tissus sélectionnés ainsi que le délai. » Si les couturiers sont principalement installés au Vietnam, Filyou porte l’ambition d’en associer d’autres ailleurs dans le monde pour accroitre le choix des consommateurs selon leurs spécificités.

60 à 80 euros pour un pantalon

Même si la startup installée en Saône-et-Loire s’appuie sur des couturiers de l’autre côté du globe, Maryem Mbow relativise l’empreinte carbone. « Selon l’OXFAM, un vêtement sur quatre sera jeté avant même d’être vendu, donc produit inutilement. Par ailleurs, les vêtements fabriqués en France utilisent une matière première venue d’autres continents, comme le coton. Nous préférons croire qu’un vêtement adapté et de qualité restera longtemps dans l’armoire quitte à mettre un peu plus d’argent dedans. »

Côté prix, il faut compter entre 60 et 80 euros pour un pantalon unique et sur-mesure livré en quatre semaines environ. « Notre produit phare, c’est la robe de mariée ou pour une cérémonie. Une robe en dentelle coûte entre 300 et 700 euros. » Filyou teste tous ses artisans et complète son offre avec une assurance retouche si le service de prise de mesure à domicile n'a pas apporté un résultat satisfaisant. Près de 200 personnes ont déjà eu recours à Filyou pour remplir leurs armoires.