L’écosystème français de la deeptech continue de se structurer. Nouvelle illustration avec le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) qui a décidé de mettre sur pied un venture builder pour faire émerger des startups prometteuses dans la deeptech.

Dans ce cadre, l’organisme public de recherche s’est associé avec Supernova Invest, spin-off du CEA dédiée à l’investissement dans la deeptech, et Technofounders, un venture builder dédié aux startups deeptech industrielles à impact sociétal et environnemental positif. Cette structure vise à amplifier la création et le financement de startups dans la deeptech, de manière à ce que projets scientifiques sortent des laboratoires pour devenir de véritables entreprises capables d’adresser le marché qu’elles ciblent.

Focus sur les technologies de microélectronique

Ainsi, plusieurs projets de startups devraient être lancés grâce à ce venture builder d’ici la fin de l’année. Dans un premier temps, le CEA souhaite mettre l’accent sur les technologies de microélectronique afin de mettre sur orbite des jeunes pousses dans les secteurs de la santé et de la maintenance prédictive par exemple. Un choix logique puisque le CEA est un expert de ces technologies avec l’un des principaux centres de recherche mondiaux spécialisés dans les micro et les nanotechnologies, baptisé CEA-Leti. Les startups issues de ce laboratoire ont d’ailleurs levé 172 millions d’euros en 2023, à l’image de Quobly, spécialiste du calcul quantique qui a levé 19 millions d’euros en juillet dernier.

Les startups accompagnées par le nouveau venture builder pourront bénéficier de l’expertise scientifique, technique et de transfert à l’industrie des équipes du CEA, tandis que celles de Technofounders mettront à profit leur savoir-faire en matière d’identification des marchés et de management. Ce processus de co-création sera complété par Supernova Invest pour affiner la feuille de route des entreprises et notamment leur stratégie de financement à long terme. Avec cette approche, l’idée est de tester rapidement de premiers cas d’usage pour aller directement se confronter au marché dans la foulée.

Avec ce nouveau dispositif, le CEA se dote d’une brique supplémentaire pour faciliter les passerelles entre le monde de la recherche et l’univers des startups. «Depuis 2019, le CEA a mené un important travail pour redynamiser la création d’entreprises en renouvelant ses dispositifs d’accompagnement. Le programme Magellan d’essaimage à destination des collaborateurs du CEA a ainsi été lancé en 2020. Les dispositifs de soutien aux start-ups externes valorisant des technologies de l’organisme ont également été restructurés», rappelle Laurence Petit, directrice déléguée à l’innovation, aux startups et aux participations du CEA. Avant d’ajouter : «Le venture builder vient compléter cette stratégie, dans une logique de soutien à la création d’entreprises valorisant des technologies à haut potentiel de l’organisme. Une stratégie payante puisque le CEA a doublé en 2023 le nombre de créations d’entreprises issues de technologies du CEA.» Une dynamique que Laurence Petit espère voir s’amplifier à l’avenir avec l’appui de ce venture builder.