A la recherche de la prochaine pépite tricolore de l'IA. Le ministère de l'Économie lance un appel à projets de plusieurs dizaines de millions d'euros pour développer des applications basées sur l'intelligence artificielle générative, a annoncé la secrétaire d'État en charge du Numérique, Marina Ferrari, ce jeudi. Le but : trouver les futurs Mistral AI (développeur de grands modèles de langages), champion français et européen de l'IA, au sein de l'écosystème numérique français.

Pour l'exécutif, l'objectif est de s'assurer que les outils développés dans ce cadre puissent être répliqués chez d'autres utilisateurs d'un même secteur d'applications, voire dans d'autres secteurs, pour optimiser l'investissement d'argent public. Dans le détail, Bercy indique que les projets devront présenter une assiette de travaux comprise entre 1 et 5 millions d'euros. Cette opération vise à faire émerger des technologies souveraines spécialisées, dans la lignée d'entreprises comme Jimini (documents juridiques), Bioptimus (biologie) ou Nabla (assistant médical).

«Nous ciblerons les applications de l'IA générative qui présentent les meilleures opportunités de marché», a affirmé à l'AFP Marina Ferrari, qui a dévoilé cet appel à projets jeudi à Paris lors d'un discours à l'AI Day, un événement organisé par France Digitale. «Nous soutiendrons également les projets collaboratifs, prioritairement dans les domaines du droit, de la santé, du chiffre et de la programmation informatique», a-t-elle détaillé.

«Massifier les usages de l'IA»

Cette annonce fait suite au rapport rendu mi-mars à l'Élysée par le Comité de l'intelligence artificielle générative, qui estimait que la France devrait investir 5 milliards d'euros par an sur cinq ans si elle voulait rester dans la course face aux États-Unis et à la Chine. «Ce rapport (...) nous appelle à massifier les usages de l'IA, à diversifier ses applications, à engager sa massification : nous allons nous en donner les moyens avec cet appel à projets de plusieurs dizaines de millions d'euros», a affirmé Marina Ferrari.

A VivaTech, le grand salon européen de la tech qui s'est tenu en juin dernier à Paris, Emmanuel Macron avait annoncé un plan de 500 millions d'euros pour développer l'IA française. Le premier plan IA de 2018, qui était doté de 1,5 milliard, ne concernait pas les IA génératives, la technologie à l'œuvre derrière des outils grand public comme ChatGPT ou Midjourney.

Les programmes d'IA générative accessibles au grand public se sont multipliés depuis fin 2022, lorsque ChatGPT, créé par la startup californienne OpenAI, a démontré sa capacité à générer des essais et conversations cohérentes à partir de questions succinctes. En parallèle, l'IA générative suscite une inquiétude croissante dans le monde car cette technologie peut être utilisée à des fins malveillantes.