Lancée fin 2021, la plateforme est née d’un constat du Dr Arnaud Bayle, cofondateur de Klineo et oncologue médical à l’Institut Gustave Roussy : plus de 3.000 essais cliniques sont ouverts en oncologie en France, et ils sont pourtant très difficiles à trouver. « Nous nous sommes rendus compte que ce problème concernait les médecins, les patients mais aussi les promoteurs d’essais cliniques (industriels ou académiques) qui avaient beaucoup de mal à trouver des patients pour rentrer dans leurs essais », explique Thomas Peyresblanques, CEO et cofondateur de Klineo.

Les essais cliniques offrent en effet une chance de bénéficier des dernières innovations thérapeutiques, mais seulement 5 % des patients atteints de cancer les intègrent, alors qu’ils sont 70 % à se dire prêts à y participer. Paradoxalement, jusqu’à 20 % des essais échouent faute de participants. Pour résoudre ce problème majeur, la startup vient de boucler une première levée de fonds de 2 millions d’euros auprès de Business Angels et de Bpifrance. Ce financement doit permettre à Klineo de couvrir tous les types de cancers en France d’ici la fin 2024, et de s’ouvrir à terme à d’autres pays (Europe, USA …) et d’autres pathologies comme les maladies rares et neurologiques.

Plus de la moitié des essais cliniques ouverts en oncologie

Concrètement, Klineo permet aux patients et aux médecins de rechercher certains types d’essais cliniques en oncologie. Les algorithmes vont faire correspondre au mieux les critères médicaux des patients avec les critères d’inclusion et d’exclusion des essais. Les données sont mises à jour en temps réel et des notifications préviennent les utilisateurs en cas de nouvel essai clinique pertinent.

La plateforme couvre aujourd’hui le lymphome, le cancer du sein, le cancer de la peau et très prochainement le cancer du poumon. Le but de cette levée de fonds est d’étendre la plateforme à tous les types de cancers d’ici fin 2024, que ce soit en oncologie solide ou en hématologie.

Pourquoi le cancer ? « Plus de la moitié des essais cliniques sont ouverts en oncologie. On arrive aujourd’hui à caractériser plus finement les sous-types de cancers, donc les traitements ciblés se développent. Cela entraîne une multiplication du nombre d’essais cliniques, et c’est donc plus difficile de trouver les patients qui répondent exactement aux sous-types de cancers à traiter », reprend Thomas Peyresblanques.

Avant Klineo, les recherches d’essais cliniques se faisaient sur la base de registres publics, mais où les données n’étaient pas structurées, ce qu’a pu réaliser la startup grâce à ses algorithmes et des mises à jour régulières avec les promoteurs d’essais cliniques. C’est d’ailleurs ainsi qu’elle se rémunère, la plateforme étant gratuite pour les médecins et les patients.

« Il y a aujourd’hui une vraie disparité géographique entre un patient suivi dans un centre dit expert, où il aura plus de chance de rentrer dans un processus, et un patient suivi dans un centre périphérique, où les essais cliniques sont plus rares », conclut Thomas Peyresblanques. L’objectif de Klineo est d’améliorer l’équité d’accès aux essais cliniques sur le territoire français.