Les levées se contractent, les montants investis sont plus faibles et les fonds plus frileux. Le contexte économique est connu de tous et l’étude annuelle de France Invest vient confirmer ce recul pour l’année 2023. Les montants investis, venture et growth confondus, reculent de 29% par rapport à l’année 2022. Le nombre d’opérations recule également mais plus faiblement. 

3,6 milliards d’euros ont été investis en 2023 dans 1 319 startups. La baisse des montants investis s’explique notamment par la diminution importante des opérations d’envergure : les tickets d’investissements supérieurs à 15 M€ ont été divisés par près de 2 par rapport à la période 2021/2022, note le rapport de France Invest. Et les opérations de growth sont les plus affectées par la contraction du contexte économique et restent le point faible de l’écosystème français. 

«Nous constatons sans réelle surprise que les chiffres de levées et d’investissements des fonds de venture et de growth en 2023 sont en retrait, comme le reste de l’activité du secteur. Les conditions économiques sont indéniablement plus complexes pour les levées de grande taille notamment en growth, au vu des contraintes des investisseurs institutionnels», constate Bertrand Rambaud, président de France Invest. 

Coup d’arrêt pour le growth après deux ans de consolidation 

En résultent des levées et des opérations à bien plus petites échelles : 2,4 milliards d’euros ont été consacrés à des tickets inférieurs à 15 millions d’euros. Un chiffre quasiment inchangé par rapport à l’an dernier.

Les biotechs, qui nécessitent des investissements sur un temps très long avant d’avoir un produit commercialisable, sont directement affectées. 70 millions d’euros ont été levés par les entreprises du secteur en 2023 contre 493 millions en 2022 et 1 414 millions en 2023. 

Les fonds de growth, eux, ont bien moins mobilisé que les véhicules consacrés au venture : 2 366 millions pour l’early stage contre 1 283 millions pour le growth. Côté growth, les montants investis dans les fonds ont chuté de moitié par rapport à 2022. Ils sont même descendus sur le montant de 2020 : 2 961 millions d’euros. Si ces sommes restent bien au-dessus des pratiques de 2019 et avant, c’est un coup d’arrêt important pour ce segment qui se paiera sans doute côté scale-up en 2024 et 2025.