15 ans dans la tech, dont 10 au sein du fonds d’investissement Elaia. Pauline Roux, managing partner de 39 ans, est désormais l’une des plus anciennes de sa société. « J’ai toujours été attiré par l’innovation et la finance », souligne celle qui est devenue associée au capital de l’entreprise et qui est lauréate des Maddy Awards dans la catégorie "VC/CVC de l'année". Ce prix, remis par Maddyness, récompense quatre personnalités de l’écosystème de l’innovation et de l’impact français.

Pauline Roux a eu un parcours assez classique sans trop savoir, au départ, ce qui l’attendait. Baccalauréat en poche, elle se dirige vers une prépa « parce qu’elle avait la capacité de le faire », avant d’intégrer une école de commerce, l’EM Lyon. « Je ne savais pas exactement vers quoi me tourner donc je voulais me laisser le maximum de portes ouvertes. J’étais déjà pas mal intéressée par la finance, pour le côté matheux, technique, j’aimais bien l’exercice intellectuel. » L’étudiante poursuit sa dernière année d’étude en Hongrie avant d’intégrer la filiale de courtage du Crédit Agricole, Cheuvreux, sur un poste en equity research pour son stage de fin d’études. « J’ai rejoint une équipe qui adressait les sociétés de petites et moyennes capitalisations. C’était des sociétés de technologies et à l’époque, elles étaient surtout dans le secteur du jeu vidéo et des médias en ligne », souligne celle qui travaillait notamment avec Meetic et Ubisoft.

« Un environnement hyper stimulant »

Mais la crise financière de 2008 fait chuter le chiffre d’affaires de Cheuvreux, et l'espoir de convertir son stage en CDI avec. Pauline Roux retrouve finalement un poste similaire dans une plus petite société, Genesta. « J’ai suivi un cursus plutôt orienté finance, mais au départ je n’avais pas forcément la volonté de financer des startups », précise-t-elle. Ce n’est qu’en 2013 qu’elle croise la route d’Elaia. A ce moment-là, Pauline Roux travaille pour une banque d’affaires européennes et gère les comptes de grandes sociétés spécialisées dans l’innovation numérique et le software. « Je côtoyais des fonds de private equity et de capital-risque. Et nos routes se sont croisées avec Elaia. »

La société déploie alors son fond de deuxième génération après avoir déjà accompagné quelques startups. L’équipe s’étoffe, l’entreprise est en plein développement. « En dix ans, les choses ont beaucoup évolué. Je dois être la quatrième à être arrivée dans la société et aujourd’hui on est 40 », souligne Pauline Roux, qui dirige désormais la stratégie capital-risque et accompagne les startups de l’amorçage jusqu’à la série B. « Désormais, nous avons plusieurs stratégies d’investissement, notre vocation est d’accompagner les startups dans toutes leurs étapes de financement », précise-t-elle.

Pauline Roux a déjà investi dans une quinzaine de sociétés. « C’est un environnement hyper stimulant intellectuellement. La sortie d’une boîte, c’est toujours un moment très joyeux, on a la satisfaction d’être à ses côtés. Et j’aime bien toucher à pleins de choses », précise-t-elle.

« Je voulais être secrétaire générale de l’ONU »

Pourtant l’écosystème des startups était assez loin de ses rêves d’enfant. « Je voulais être secrétaire général des Nations Unies. Quand j’ai appris que ce n’était pas possible, ma vie s’est effondrée », plaisante Pauline Roux, qui a grandi dans la petite commune de Barbezieux, en Charente, comme fille unique. Avec « des parents extra. » « Ma maman était à la maison, elle s’occupait de moi, et mon papa travaillait dans le retail. »

Aujourd’hui mère d’un petit garçon de 5 ans et en couple avec un entrepreneur de la tech, Pauline Roux voit de beaux jours devant elle. « Avec Elaia, nous avons plein de projets à l’international. C’est une nouvelle étape qui se dessine. »