« La monnaie traditionnelle, comme l’euro, peut être créée en continu et dilue tout le temps notre épargne avec l’inflation. Le bitcoin ne connaît pas le même sort, notamment parce que sa réserve est de 21 millions maximum. » En 2021, Alexandre Roubaud, qui avait travaillé plusieurs années dans une fintech, a décidé de créer Bitstack pour mettre à profit son expérience dans la gestion d’épargne et son intérêt pour le bitcoin. L’idée : proposer une nouvelle solution aux épargnants, en s’affranchissant de l’inflation. « Notre solution a pris la forme d’une application synchronisée avec les comptes bancaires de nos clients. Avec un produit d’appel permettant d’arrondir les dépenses du quotidien à l’euro supérieur et de convertir directement la différence en bitcoin sur notre application », souligne le dirigeant, qui s’est associé à Kabir Sethi. Ainsi, un café payé 1,50 euro est arrondi à 2 euros et 50 centimes sont placés en bitcoin sur l’application Bitstack. « On limite ainsi la volatilité du bitcoin puisqu’on place de petites sommes à une fréquence régulière. Cela limite le risque qu’il peut y avoir sur la fluctuation du prix », poursuit Alexandre Roubaud.
« Un produit très grand public »
Pour les associés, l’idée était de faire « un produit très grand public. » « Nous avons réussi notre pari puisque la moitié de nos utilisateurs ont acheté du bitcoin pour la première fois grâce à Bitstack. Et en deux ans, nous avons séduit 150 000 utilisateurs français, qui ont épargné ou investi 125 millions d’euros en bitcoin », poursuit le dirigeant, qui se rémunère sur les frais de transaction.
Aujourd’hui, les fondateurs de la startup sont convaincus « que le bitcoin va révolutionner la finance. » Pour accélérer, Bitstack vient donc de lever 5 millions d’euros auprès du fonds américain Stillmark, avec la participation de Serena, Plug and Play, Y Combinator, Founders Future et Station F. Un troisième tour de table pour la société qui avait réuni 1 million d’euros début 2022 puis 2 millions d’euros en 2023.
« Le bitcoin a franchi les 100 000 dollars »
Cette fois, l’objectif est d’investir dans l’acquisition clients. « On vise le million, sans se fixer d’échéance », précise Alexandre Roubaud. « La conjoncture est très positive, le bitcoin a franchi les 100 000 dollars et il y a un intérêt croissant de la part des particuliers. » Dans le même temps, Bitstack vient de lancer une nouvelle application. « L’idée n’est plus seulement d’être une solution d’épargne mais un véritable compte bancaire, pour réinventer la banque de demain. » Sur ce nouvel outil, la startup propose d’ouvrir un compte en euros, sur lequel un client pourra directement recevoir son salaire et facilement acheter ou vendre des bitcoins. « Les utilisateurs pourront par exemple convertir directement 10, 20 ou 30 % de leur salaire en bitcoin », précise le dirigeant. Une carte visa permettra également de dépenser des euros et des bitcoins n’importe où.
La startup, uniquement présente sur le marché français, attend avec impatience le premier agrément crypto européen qui devrait voir le jour le 1er janvier 2025. « Nous nous sommes positionnés pour faire partie des premiers acteurs agréés », souligne Alexandre Roubaud. Grâce à cela, l’ambition de Bitstack est de s’exporter partout en Europe et de devenir « une néobanque bitcoin européenne pour intégrer cette cryptomonnaie au cœur du système financier actuel. »