« Il y a une tension locative croissante dans les grandes villes françaises. Elle touche surtout les moins de 35 ans qui composent 70 % de la demande locative privée. On constate une hypertension sur les petites surfaces, avec parfois des dizaines de candidats pour un seul bien. Mais les grands appartements, eux, sont beaucoup plus difficiles à louer. Les propriétaires patientent en moyenne deux mois avant de trouver preneur. » Pour répondre à ces enjeux, Thomas Corman a fondé Wellow il y a cinq ans. L’idée : louer de grands appartements, d’environ 100 m², les meubler, les équiper et proposer chaque chambre à la location sur son site, mais aussi sur les plateformes de location de biens comme Leboncoin. « On digitalise également l’expérience grâce à une application. Nos colocataires sont, pour la plupart, des jeunes qui arrivent en ville et s'installent pour un premier CDI par exemple. Ils cherchent à rencontrer du monde. Via l’application, ils peuvent interagir avec les autres colocataires, récupérer leurs clés, faire leur état des lieux, gérer les demandes de maintenance et tout ce qui touche à leur hébergement. Nous leur proposons aussi de participer à des événements, des afterworks ou des sessions de sport. »
700 chambres à Paris et Lille
En cinq ans, Wellow est devenu locataire de 180 logements, divisés en 700 chambres entre Paris et Lille. Dans la capitale, les loyers sont de 850 à 900 euros. A Lille, ils sont fixés à 550 euros. La startup affiche un taux d’occupation de 98 % et une croissance de 400 % depuis 2022. Tout en étant rentable. Pour poursuivre son développement, elle vient de réaliser une première levée de fonds d’1,5 million d’euros, 750 000 euros en equity via le fonds NCITY de NCI, dédié à la ville de demain, et l’autre moitié en non-dilutif auprès de CIC et BNP Paribas.
« Avec ces fonds, notre premier objectif est d’améliorer l’interface de notre outil et d’intégrer de nouvelles fonctionnalités pour améliorer l’expérience de nos locataires. L’idée est notamment de pouvoir matcher avec d’autres colocataires en fonction des caractéristiques de son profil », souligne Thomas Corman. Wellow veut également permettre à ses clients de réserver une femme de ménage directement sur sa plateforme, ou de se faire livrer un panier de fruits.
2000 chambres avant fin 2028
En parallèle, la startup espère s’implanter dans 10 nouvelles villes dans les trois prochaines années. « Nous allons d’abord nous concentrer sur la France. Nous voulons nous implanter à Lyon, Bordeaux et Toulouse en 2025. » Wellow ciblera ensuite l’Europe et les villes où il y a une grosse tension locative. « Nous allons notamment nous concentrer sur l’Espagne, l’Allemagne ou les Pays-Bas. Ce sont des pays qui connaissent de sévères crises du logement. Barcelone, Madrid, Bruxelles ou Berlin sont notamment très touchées », poursuit le dirigeant qui emploie 30 salariés.
Grâce à ces nouvelles implantations et son soutien financier, Wellow espère gérer un parc de 2 000 chambres avant fin 2028. « Nous souhaitons aussi ouvrir notre application au grand public pour partager les contenus que nous avons créés pour notre communauté et permettre à d’autres de participer à nos événements », précise Thomas Corman.