Entre la Chine et les Etats-Unis, il y a un enjeu "civilisationnel" à placer la France et l'Europe au coeur de la course à
l'intelligence artificielle (IA), a déclaré la ministre française du Numérique Clara Chappaz lundi, pendant le sommet international sur l'IA à Paris. Face aux deux grandes puissances qui dominent le secteur, "il y a une course de valeurs et de modèle civilisationnel" dans laquelle la France cherche des partenaires, a affirmé la ministre chargée de l'IA.
 Au milieu des 1.500 participants réunis lundi et mardi sous la nef du Grand Palais, Clara Chappaz est venue défendre "l'attractivité" de la France dans ce domaine.

L'énergie "décarbonée" dont dispose le pays avec le nucléaire et son réservoir de chercheurs très qualifiés le placent "au centre du jeu de l'intelligence artificielle, et c'est ça le premier objectif de ce sommet", a-t-elle insisté.
 "On accueille aujourd'hui toutes les personnes du monde entier qui parlent d'IA parce qu'on est crédible", a assuré Clara Chappaz, soulignant que "cet avantage compétitif et concurrentiel fait qu'on peut avoir ces conversations à
l'échelle du monde entier".

"Enjeu économique, démocratique et politique" 

"Mais cette attractivité nous oblige," a-t-elle défendu, car "ce n'est pas seulement un enjeu économique, c'est aussi un enjeu démocratique et politique".

Dimanche, Emmanuel Macron a annoncé des investissements privés dans l'IA en France dans les prochaines années à hauteur de 109 milliards d'euros, dont le détail doit être dévoilé durant le sommet. Si les principaux patrons du secteur, de Sam Altman d'OpenAI, créateur de ChatGPT, au directeur général de Google Sundar Pichai, ont fait le déplacement, un grand absent est sur toutes les lèvres: le milliardaire américain Elon Musk, patron du réseau social X et de la start-up xAI. Une absence rapidement balayée par la ministre, qui estime "qu'il ne faut pas passer toute notre attention à commenter les faits des uns et des autres".