Pourquoi entrer en résistance ? Et surtout comment ? Sur la première question, l'enjeu principal est de préserver une dynamique de progrès qui commence à prendre forme dans le paysage économique français. Un grand nombre d'entreprises sont de plus en plus engagées et travaillent sur les sujets de mixité à la racine . Et pour cause, contrairement à ce que l’on peut entendre outre-Atlantique, la masculinité n’est pas le secret de la performance : parmi une multitude d’autres études sur le sujet, celle de BCG x SISTA de 2023 met en évidence, elle aussi, que les entreprises avec des équipes dirigeantes plus diversifiées affichent une croissance plus rapide et une rentabilité accrue.
Soyons clairs, il n'est pas question ici d'enjoliver la situation ou de se féliciter d'une transformation en profondeur du monde économique sur les enjeux d'égalité entre hommes et femmes. La dynamique est là mais elle est encore faible, fragile et incertaine. Et c'est justement là tout l'enjeu de la résistance. Il faut préserver cette petite flamme qui pourrait si facilement s'éteindre sous le souffle d'une poignée d'hommes influents, pourtant loin de notre pays.
Résistance “clandestine” ou publique ?
Sur les modalités de cette résistance, il y a plusieurs écoles : faut-il privilégier l’action concrète, avancer progressivement sans faire de vagues, ou au contraire porter un discours fort pour mobiliser largement ?
La résistance clandestine a un avantage : elle permet d’impliquer différents acteurs sans polariser le débat. Elle favorise des avancées concrètes et progressives, démontrant par l’exemple les bénéfices d’une meilleure mixité sans risquer de crispations. Elle contribue ainsi à créer un environnement plus équilibré où la mixité s’impose naturellement. Mais cette approche a aussi ses limites. La résistance clandestine se cache. Et en restant dans l’ombre, elle laisse le terrain médiatique et politique à ceux qui minimisent l’importance du sujet ou s’y opposent activement. Sans communication visible, ces avancées restent souvent isolées et peinent à transformer durablement les mentalités et les pratiques à grande échelle.
C’est pourquoi il est essentiel d’allier action et visibilité. La résistance ne doit pas seulement s’organiser dans les coulisses, elle doit aussi se faire entendre, car cette bataille est avant tout celle de la reconnaissance et de la légitimité. Il ne s’agit pas de tomber dans des oppositions stériles, mais de porter un discours structuré et constructif, fondé sur des faits, des valeurs et des résultats concrets.
Alors engageons-nous activement sur le terrain tout en donnant de la voix pour valoriser les progrès accomplis, inspirer d’autres entreprises et inciter les décideurs à s’engager. Car c’est en conjuguant engagement concret, mobilisation collective et plaidoyer assumé que nous ferons véritablement avancer la mixité.