L’explosion des usages liés à l’IA générative bouleverse en profondeur les mécanismes traditionnels du web, et avec eux, le rôle des moteurs de recherche. Alors que les internautes s’habituent à obtenir des réponses instantanées via des interfaces comme ChatGPT, Perplexity ou des agents intégrés à des assistants vocaux, le réflexe du “clic Google” est remis en question. Le SEO est-il encore pertinent dans un monde où la recherche devient conversationnelle, assistée, et parfois invisible ?

Alan Ghenassia, CEO de de l'agence Wardogz, qui édite la plateforme IA de contenu SEO Contentz, répond sans détour : “Oui, le SEO change de forme, mais il ne disparaît pas. Il devient même encore plus stratégique.” Car même si les interfaces évoluent, les fondations du web, elles, restent les mêmes : indexation, structure, pertinence. “ChatGPT n’invente pas ses réponses : il les construit à partir de contenus accessibles, souvent issus des moteurs de recherche. Optimiser ces contenus, c’est donc rester dans le jeu.

Un SEO augmenté : produire plus, mieux, et plus vite

Le changement majeur réside dans la nature du “search engine”. Là où Google dominait seul, de nouveaux intermédiaires apparaissent : moteurs augmentés, assistants connectés, interfaces de recommandation... Mais tous reposent sur un socle commun : l’accès à de l’information structurée, lisible et cohérente. “Un contenu bien rédigé pour Google est aussi bien compris par une IA générative. Le SEO reste une grammaire commune aux humains et aux machines”, insiste Alan Ghenassia. Plutôt que d’être marginalisé, le SEO devient un passeport de visibilité interopérable dans un web distribué.

Là où l’IA redéfinit la donne, c’est dans la capacité à produire du contenu SEO vraiment performant à l’échelle. ContentZ assure générer des articles complets, balisés, publiables, alignés sur les intentions de recherche et optimisés pour le référencement. Le système s’appuie sur un enchaînement de prompts spécialisés : analyse du sujet, extraction d’insights, rédaction ciblée, structuration HTML, maillage intelligent, génération d’extraits, et publication directe sur WordPress. Ce qu’on faisait en quatre heures, on peut le faire aujourd’hui en trois minutes, tout en gardant une qualité rédactionnelle et un vrai respect des règles SEO” affirme Alan Ghenassia.

L’enjeu : attaquer la longue traîne, ces recherches à faible volume mais à forte valeur souvent négligée car trop chronophage. “Grâce à nos outils, on peut produire plusieurs articles par jour, analyser les intentions de recherche, faire du maillage intelligent et publier directement sur WordPress.” La data fraîche est extraite de sources via Perplexity, analysée, structurée, puis injectée dans des modèles pour créer du contenu pertinent, sans duplicate ni uniformisation.

“L’IA est un outil, pas un produit” : la complémentarité reste clé pour le SEO

Pour Georges Kalfon, qui a lancé Model Intelligence Agency (une startup spécialisée dans les mannequins virtuels), c’est cette approche hybride qui a fait la différence. “Personne ne tape “mannequin virtuel” dans Google. Il a donc fallu repositionner l’offre sur des requêtes existantes comme “shooting photo” et ajouter la dimension IA. C’est là que l’expertise humaine reste cruciale.” Lorsqu’il a voulu optimiser son positionnement, ce n’est pas l’IA qui l’a alerté sur la faiblesse de son nom de domaine, mais l’œil d’un spécialiste. “L’IA ne vous dira jamais que votre branding pose problème. Elle peut amplifier une erreur si on ne l’oriente pas correctement.

Cette posture est claire pour les deux entrepreneurs : l’IA n’est pas une fin, mais un levier. “C’est une armure qui vous permet d’aller plus vite, plus loin, mais elle ne choisira jamais la montagne à gravir à votre place” résume Alan Ghenassia. Pour lui, ceux qui l’utilisent sans vision créative seront rapidement “disruptés”. À l’inverse, ceux qui savent comment l’orienter prennent une avance considérable.

Une explosion du contenu… et une sélection naturelle à venir

Quel sera l’avenir du SEO ? Les deux intervenants s’accordent sur un constat : la production de contenu va exploser. “Créer une page web, une application ou une chanson est devenu quasi instantané” constate Alan Ghenassia. Mais cette abondance pourrait vite devenir un bruit de fond. “Ce sera une sélection naturelle. Les contenus les plus travaillés, les mieux pensés, ressortiront. L’IA va faire émerger ceux qui ont un vrai savoir-faire“ complète Georges Kalfon. 

Pour eux, le SEO n’est pas mort, il est même plus stratégique que jamais dans un écosystème saturé. Et l’avenir se jouera non pas entre humains et machines, mais dans la qualité de leur collaboration. “Ce ne sont pas les artistes ou les créateurs qui vont disparaître. Ce sont ceux qui ne savent pas s’approprier les bons outils”, conclut-il.