L’histoire de Paymium, acteur français du marché des crytpos, commence en 2011 sous le nom “Bitcoin-Central”. À l’époque, le bitcoin n’en est qu’à ses débuts. Le livre blanc de Satoshi Nakamoto, fondateur du bitcoin, qui pose les bases de la reine des cryptos, est sorti fin 2008. La première transaction bitcoin-dollar arrive un an plus tard, fin 2009. 5050 bitcoins ont été échangés contre 5,02 dollars, soit un prix d’environ seulement 0,001 dollar par bitcoin, bien loin des 103 000 dollars aujourd’hui.
L'entreprise a été fondée par Pierre Noizat, le père et grand-père des deux victimes de la tentative d'enlèvement hier. A sa création, la proposition de Paymium est unique pour l’époque. Elle propose simplement d’échanger ses bitcoins contre des euros, et inversement, ce que personne ne fait à l’époque. En 2015, elle lève un million d’euros auprès de Newfund, Kima Ventures (fonds de Xavier Niel), Galitt et d'un groupe de business angels pour accélérer sa croissance en Europe et renforcer ses investissements en R&D.
Partir premier ne suffit pas
Elle relève 1,5 millions d’euros en 2018 via une Initial Coin Offering (ICO) qui permet aux utilisateurs d’acheter des tokens qui leurs donneront des avantages sur la plateforme. L’entreprise devient en 2021 le premier acteur français à obtenir le statut PSAN (Prestataire de Services sur Actifs Numériques) délivré par l’AMF, qui encadre légalement en France les acteurs crypto en imposant des obligations de transparence, de lutte contre le blanchiment et de protection des clients.
Et il faut attendre 2018 pour que Paymium lance Blockchain.io, une plateforme sœur dédiée aux autres cryptos que le bitcoin. En comparaison, l’Américain Coinbase, créé en 2012 et aujourd’hui coté au Nasdaq, a commencé à diversifier son offre crypto dès 2016. Aujourd’hui, Paymium est la seule plateforme de cette époque encore en activité, mais elle n’a pas connu la même croissance que ses concurrents ; elle revendique 250 000 clients, contre 500 000 pour Coinhouse (fondé par Éric Larchevèque) en 2024 et loin du ténor Binance et ses 250 millions d’utilisateurs.
Suite à la tentative d’enlèvement, Paymium a expliqué dans un communiqué de presse ne pas vouloir s’exprimer sur l’affaire.