C'était prévisible. Connue pour ses robots humanoïdes Pepper et Nao, la société française Aldebaran a été placée en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Paris lundi. Les 106 employés de cette ancienne pépite de la "French Tech" vont être licenciés, a précisé maître Thomas Novalic. Il s'agit principalement d'ingénieurs et techniciens spécialisés dans la robotique. "Je suis consterné", a commenté Othman Meslouh, secrétaire adjoint du CSE, qui blâme la direction générale d'Aldebaran et l'actionnaire principal du groupe, l'allemand United Robotics Group, "qui ne voulait plus investir dans l'entreprise", selon lui. "Depuis deux à trois trimestres, les salariés savaient que ce serait inéluctable", a-t-il ajouté.
En grande difficulté, Aldebaran avait été placée sous procédure de sauvegarde en janvier, puis en redressement judiciaire le 17 février. Créée en 2005 à Paris par Bruno Maisonnier, l'entreprise s'était spécialisée dans la création de robots humanoïdes comme Nao et Pepper, petit robot blanc devenu l'emblème de l'entreprise. Pepper mesure la taille d'un petit enfant et se déplace sur des roulettes qui font office de pieds. Le robot, qui peut tenir une conversation et comprendre les réactions de ses interlocuteurs, est notamment utilisé dans les hôpitaux, les grands magasins ou comme agent d'accueil.
Mais il a connu un succès mitigé. Lancée en 2014, la production de Pepper avait été interrompue en 2021, menant au licenciement de près de la moitié des effectifs de l'entreprise, qui était passée à l'époque de 360 à 180 salariés, selon M. Meslouh. Aldebaran paye également le succès moins bon qu'espéré de son dernier robot, Plato, encore en développement.