En France, d’après les chiffres de la Banque de France, plus de 500 milliards d’euros dorment encore sur les comptes courants des entreprises non financières. Une aberration, à l’heure où les particuliers sont de mieux en mieux formés aux réflexes d’épargne et d’investissement. « Le grand public a pris conscience que laisser son argent sur un compte courant, c’était perdre du pouvoir d’achat. Les entreprises, elles, en sont encore loin », observe Carole Danancher, General Manager France chez Vivid.

Pourtant, le potentiel est colossal : si ces 500 milliards étaient placés à 3 %, ils généreraient 15 milliards d’euros d’intérêts par an. Un levier de croissance trop souvent ignoré par les indépendants et petites structures, faute d’accès à des solutions adaptées.

Le placement de trésorerie, angle mort des petites structures

« Le placement de la trésorerie reste aujourd’hui un angle mort pour la plupart des petites entreprises », confirme Mikael Gandon, CEO de Chaintrust, startup de la ComptaTech, et client de Vivid. « Ce n’est pas qu’elles refusent de le faire, c’est qu’elles ne savent pas que c’est possible, ou pensent que ce n’est pas pour elles », ajoute-t-il. Et pour cause : les produits disponibles sont souvent peu visibles, mal expliqués ou jugés trop complexes.

Jusqu’ici, l’option la plus courante restait le compte à terme. « C’est un produit rigide et mal adapté à la réalité des petites structures. Il faut déterminer à l’avance une durée de blocage, souvent plusieurs mois. Si vous avez besoin des fonds en urgence, vous cassez le contrat et perdez vos intérêts », explique Carole Danancher. Une mécanique perçue comme contraignante, qui pousse bon nombre d’entreprises à ne rien faire et ce, même si les conséquences financières sont bien réelles.

Le compte intérêts, une réponse pensée pour les usages réels

Pour changer la donne, Vivid a lancé une offre à destination des indépendants, TPE et PME. Le produit phare : le Compte Intérêts, qui permet de placer sa trésorerie excédentaire en quelques clics, sans contrainte de durée ni montant minimum. « C’est un peu comme un livret A sans plafond pour les pros, mais encore plus flexible : on peut y déposer 10 euros ou 10 000 euros, les intérêts sont versés au jour le jour et les fonds restent disponibles à tout moment », résume la dirigeante.

C’est précisément cette simplicité qui a convaincu Mikael Gandon. « Dès que j’ai un excédent de trésorerie, je le place. Je n’ai pas besoin de signer un contrat ni d’anticiper mes besoins à six mois. De plus, même si je retire l’argent au bout d’un jour, j’ai déjà perçu mes intérêts », partage-t-il. Pour lui, utiliser ce type d’outil relève de la bonne gestion de base d’une entreprise. « Placer sa trésorerie, c’est comme relancer une facture ou activer un lien de paiement. Ce sont des réflexes simples, mais qui changent tout et pour lesquels il serait dommage de ne pas utiliser les solutions technologiques qui existent aujourd’hui », explique-t-il.

Une ambition : démocratiser la gestion de trésorerie

Chez Vivid, cette accessibilité est au cœur de la stratégie. « Notre ambition, c’est de démocratiser ce réflexe, comme cela a été fait sur l’épargne des particuliers. Aujourd’hui, en B2C, les Français savent que laisser leur argent dormir leur fait perdre du pouvoir d’achat. Il est temps d’avoir la même prise de conscience côté pro », insiste Carole Danancher.

Cela passe aussi par un travail d’évangélisation, que la fintech mène activement : création de contenus pédagogiques, campagnes sur les réseaux sociaux, prises de parole en salons professionnels… Objectif : faire de la gestion de trésorerie un sujet connu, compris et piloté, même par les structures sans direction financière.

Depuis avril, Vivid propose également une brique d’investissement, intégrée au Compte Intérêts. Les entreprises peuvent opter pour l’un des trois portefeuilles disponibles (Conservateur, Équilibré, Croissance), avec des rendements potentiels allant jusqu’à 5 % par an. Une option pensée pour les structures déjà sensibilisées à ces enjeux, comme certaines startups post-levée.

Mais la priorité reste claire. « Ce que l’on veut, c’est rendre l’optimisation de trésorerie aussi naturelle que d’ouvrir un compte pro. Ce n’est plus un sujet réservé aux DAF ou aux grosses PME. Avec des outils simples, accessibles, et une pédagogie adaptée, toutes les entreprises peuvent reprendre la main », conclut Carole Danancher.