Créée en 2022, Leexi développe un outil de prise de notes automatisée pour les réunions professionnelles. La startup est née de l’initiative de Xavier Lombard, un serial entrepreneur passé par EDF, épaulé par sa femme et deux de ses enfants. “On fait beaucoup de choses pas comme les autres”, explique-t-il. De l'autofinancement à la conception produit, elle trace une voie peu commune dans le paysage de l’IA.
Le cœur de leur différenciation ? Trois piliers : la sécurité et la confidentialité des données des utilisateurs, qui se traduit par une certification internationale rigoureuse - ISO 27001 -, la souveraineté avec un stockage et traitement en Europe, principalement à Paris, et une approche zéro click pour les utilisateurs. “On ne veut pas que les gens perdent du temps à cliquer pour avoir de la valeur. La valeur, elle est automatiquement fournie en dehors de l’outil par email, par API etc… ”, précise le fondateur.
Une empreinte carbone maîtrisée par Leexi
Conformément à son ADN, Leexi a souhaité aller plus loin en mesurant l’empreinte carbone réelle de son outil. Elle s’est associée à D-Carbonize, une jeune entreprise spécialisée dans la comptabilité carbone des outils numériques. “Peu d’acteurs dans l’IA sont capables de fournir des données concrètes”, rappelle Frédéric John, son cofondateur.
L’analyse porte sur un scénario d’usage moyen : 15 heures de réunions visio enregistrées, retranscrites, stockées et partagées via Leexi. Résultat : 121,5 g CO₂e par mois, soit l’équivalent d’un trajet d’un kilomètre d’une voiture Audi à essence. “Ce qui consomme le plus, c’est l’enregistrement en haute définition”, souligne Xavier Lombard. Un enregistrement de ce type hébergé aux États-Unis pourrait d’ailleurs multiplier par dix l’empreinte carbone, comparé à une infrastructure localisée en France comme Leexi.
La sobriété comme choix stratégique
La performance carbone de la startup n’est pas un hasard, elle est directement liée à ses choix stratégiques. Pas de pression à l’hypercroissance mais un engagement assumé. “On veut être le bon élève, les premiers à tout anticiper”, se réjouit le fondateur.
De son côté, Frédéric John se montre prudent. “Il est encore difficile de comparer les bilans carbone d’un outil à l’autre. Ces derniers peuvent être très différents en fonction des experts. Cela dépend de plusieurs facteurs.” Et d’ajouter : “pour autant, le cas Leexi montre qu’un modèle sobre est possible, même dans l’IA.” Hostile à l’obligation de publication des résultats par les entreprises, il privilégie une logique de progrès. “Ce qui compte, c’est de le faire. Un bilan carbone est fait pour se benchmarker en interne.”