Dans l’univers des fusions-acquisitions, l’intégration post-rachat reste le chaînon critique. Chez European Digital Group (EDG), la méthode se distingue : faire grandir et structurer tout en s'adaptant aux besoins de chacun. Le groupe mise sur une gouvernance partagée, un panel d'outils communs et une communauté de fondateurs soudée pour transformer chaque rachat en moteur de croissance. « Chez EDG, la structure ne vient pas figer, mais catalyser », résume Jérémy Lellouche, CEO de Dataventure, intégrée au groupe en 2023.

Une logique d’intégration vivante, qui donne du temps au temps et mise sur l’engagement. Loin d’un simple effet d’échelle, la stratégie d’EDG cherche avant tout à créer de la résonance entre les expertises, les savoir-faire et les cultures. Trois leviers structurent cette approche : l’autonomie entrepreneuriale, l’effet réseau et les synergies opérationnelles. 

Une intégration sur-mesure, pensée dès l’amont

EDG revendique une logique d’alignement progressif. « On sait s’adapter à chaque filiale, mais on opère toujours selon les mêmes volets : finance, marketing, synergies commerciales... Ce cadre nous permet de garder une cohérence d’ensemble », décrit Matthieu Frentzel, directeur des projets stratégiques et d'intégration du groupe EDG. Huit dimensions d’intégration sont déployées dès les premières semaines, avec des étapes clairement balisées, qui concernent aussi bien les aspects people que process et outils.

Pour les fondateurs, le contrat est limpide : autonomie stratégique et soutien méthodologique. « L’autonomie reste totale sur la stratégie et l’opérationnel. On bénéficie d’un accompagnement sur les sujets structurants sans renier notre culture », partage Jérémy Lellouche.

Structurer sans standardiser : une boîte à outils évolutive

Chaque intégration active un socle commun : communication,CRM, cybersécurité, pilotage financier et opérationnel, outils RH, conformité... « On construit avec chaque société une feuille de route claire et des ressources dédiées. L’idée est d’outiller les fondateurs pour leur permettre de franchir un palier », explique Matthieu Frentzel. L’équipe dédiée propose aussi un appui sur les enjeux juridiques, les reportings financiers et opérationnels ou encore la création d’offres croisées.

Cette dynamique se nourrit aussi d’innovation. Le groupe a récemment lancé un dispositif autour de l’intelligence artificielle : diagnostic, identification de cas d’usage, création d’offres communes… Un levier de transformation au service de l’ensemble de l’écosystème.

L’effet volume joue également en faveur des sociétés intégrées. « Nous avons par exemple massifié les achats d’outils RH, avec jusqu’à 60 % de gain pour certaines filiales », souligne-t-il. Dans certains cas, EDG s’appuie sur des outils déjà utilisés dans les entreprises acquises pour créer des économies d’échelle sans rupture d’usage. Mais au-delà des outils, c’est la gouvernance partagée qui fait la différence. Les fondateurs restent fortement impliqués et sont partie prenante des décisions structurantes, dans une logique de co-construction.

Côté développement, EDG mise sur un accompagnement actif : une équipe dédiée facilite les mises en relation entre filiales, identifie les relais de croissance croisée et valorise les projets communs. Exemple chez Dataventure : « Sur le compte Europcar, nous avons répondu à un appel d’offres aux côtés d’Equancy. C’est un projet qu’on n’aurait probablement jamais gagné seuls », raconte Jérémy Lellouche. Une cellule d’accélération complète ce dispositif, en proposant un appui commercial, des outils de prospection et un diagnostic stratégique.

Une communauté d’entrepreneurs comme moteur collectif

Le ciment d’EDG, ce sont ses dirigeants. Une cinquantaine de fondateurs interagissent au quotidien via des groupes de discussion, événements et ateliers thématiques. « On partage nos challenges, nos bonnes pratiques, nos opportunités... Le groupe favorise ces échanges, et cela crée de la valeur au quotidien », souligne Jérémy Lellouche. 

Tous les dirigeants sont associés au niveau du groupe. « Ils sont tous actionnaires au niveau du groupe avec un mécanisme leur permettant d’avoir un incentive sur la performance globale du groupe mais également sur leur périmètre. Cela crée un alignement d’intérêts fort et une incitation à partager les opportunités », analyse Matthieu Frentzel. Loin d’un conglomérat figé, EDG mise sur l’énergie du collectif entrepreneurial.