Après la vague des intelligences artificielles génératives, une autre évolution majeure se dessine : les agents IA autonomes. Capables d’agir et de décider sans intervention humaine directe, ces technologies redéfinissent déjà les processus internes et la stratégie opérationnelle des entreprises. Le premier cahier “Big Data & AI Insiders”, axé sur l’impact de l’IA agentique publié en juin 2025 par RX, organisateur du salon Big Data & AI Paris, a identifié les changements à anticiper, que ce soit en matière d’organisation interne, de gestion des compétences ou de gouvernance technologique… avec des échéances prévues dès 2028.
15 % des décisions quotidiennes professionnelles pourraient être confiées à l'IA dès 2028
Dès 2028, les agents IA pourraient assumer jusqu'à 15 % des décisions quotidiennes dans les entreprises. Cette délégation à l'intelligence artificielle implique un changement profond du rôle de manager, désormais confronté à la nécessité de réinventer sa place et sa valeur ajoutée dans un processus où une partie croissante des décisions lui échappe.
Le rapprochement nécessaire entre équipes métier et IT
Le constat est clair. Les entreprises devront revoir leur organisation interne. Ainsi, le rapprochement entre équipes métier et IT devient essentiel, alors que la pénurie de compétences spécialisées en IA atteint un niveau critique : selon l’étude, 50 % des offres d'emploi dans ce domaine restent non pourvues, tandis que 70 % des salariés doivent renforcer leurs compétences techniques pour accompagner ce changement.
Des modèles économiques revisités et une priorité donnée au ROI
Le modèle économique des entreprises va aussi évoluer sous l'effet des agents IA. La recommandation de McKinsey, relayée dans le cahier Big Data & AI Insiders, est claire : identifier deux à trois chantiers prioritaires avec un retour sur investissement mesurable. La gestion rigoureuse des coûts et du suivi des ressources, souvent négligée dans les premières vagues de transformation technologique, devra désormais être placée au cœur des stratégies pour garantir un ROI réel des projets IA.
La nécessité d’une gouvernance renforcée face aux risques d'autonomie
L’autonomie croissante des agents IA comporte des risques spécifiques : les erreurs (les fameuses “hallucinations”), le manque de coordination ou les dérives éthiques. Une gouvernance renforcée s’impose ainsi qu’une supervision humaine systématique (dites “human-in-the-loop”) des “super-agents” orchestrateurs.
L’objectif principal : définir précisément la place de l'humain
La question centrale reste celle du degré d’autonomie accordé aux agents IA. Selon le cahier Insiders #1, l’enjeu clé pour les entreprises sera de trouver l'équilibre idéal entre automatisation poussée et contrôle humain. Les entreprises doivent anticiper dès aujourd’hui des mécanismes de supervision précis, centralisés et décentralisés, pour éviter que l’autonomie des agents ne génère des actions indésirables ou incontrôlables… Le timing exact dépendra principalement de la valeur effective créée par ces nouveaux outils.