Dans un monde où 5 milliards de personnes passent 2h30 par jour sur les réseaux sociaux avec plus de 8 comptes chacune, notre identité numérique s'est démultipliée... et fragilisée. La démocratisation de l'intelligence artificielle a bouleversé les codes. Les outils de création de deepfakes, autrefois réservés aux experts, sont désormais accessibles, puissants et souvent gratuits. Résultat ? Plus d'un adulte sur deux se dit préoccupé par la désinformation en ligne, et cette défiance traverse toutes les générations. L'équation est simple : plus nous sommes connectés, plus nous doutons.

La fin de la "confiance par défaut"

Hier, voir un visage ou entendre une voix suffisait à croire. Aujourd'hui, cette époque est révolue. Les contenus synthétiques ont inversé notre rapport à l'image et au son, créant un paradoxe saisissant : nous acceptons depuis longtemps de prouver notre identité pour un simple paiement bancaire, mais nos contenus numériques circulent encore sans preuve ni protection.

Pour les créateurs, cette mutation représente des risques majeurs : la perte de contrôle sur leur image et leur voix, l'atteinte à leur réputation par usurpation d'identité. Mais aussi des conséquences personnelles et professionnelles : harcèlement, confusion, perte de crédibilité, opportunités manquées.

Dans ce climat de suspicion généralisée, les créateurs ressentent une pression croissante pour prouver leur authenticité, tandis que le public réclame des contenus vérifiables.

Vers un nouveau standard de transparence

Il est temps d'appliquer aux contenus numériques les mêmes exigences de sécurité que pour nos actifs financiers. Construire un web plus transparent n'est plus une option, c'est une nécessité pour restaurer la confiance dans des environnements saturés d'images et de récits dont l'origine devient indéchiffrable. Les créateurs doivent reprendre la main sur leur présence numérique à travers : la vérification de leur identité en ligne, la certification de leurs contenus digitaux, une veille active sur l'usage de leur image. Protéger son image, c'est aujourd'hui protéger sa carrière.

Dans un monde saturé de faux, la preuve d'authenticité devient un acte de légitimité, un bouclier contre la désinformation.

La blockchain : un tiers de confiance numérique

Face à ces enjeux, la blockchain s'impose comme l'outil de référence pour certifier l'authenticité des contenus numériques. Les blockchains publiques offrent les garanties d'un tiers de confiance idéal : transparence, infalsifiabilité, le tout sans intermédiaire centralisé comme point de vulnérabilité. Concrètement, elles permettent par exemple d'horodater une création en enregistrant une empreinte numérique unique dans un registre public. Cet horodatage garantit que le contenu existait à une date donnée, sans possibilité de modification ultérieure.

Un tournant juridique décisif : en mars 2025, le Tribunal de Marseille a reconnu pour la première fois en France la valeur probante d'un contenu horodaté par blockchain dans une affaire de contrefaçon. Utilisée seule ou avec un constat d'huissier, la blockchain devient ainsi un moyen de preuve recevable et opposable en cas de litige.

Vers une économie de l'authenticité

Concrètement, il est désormais possible de permettre aux créateurs d'horodater leurs contenus en quelques clics, accompagnant chaque publication d’une preuve d'authenticité opposable 2 juridiquement. Ces solutions émergentes, comme Certiphy.io, démocratisent l'accès à la certification blockchain et dessinent les contours d'une nouvelle économie numérique.

À l'heure où l'intelligence artificielle redessine les contours du possible, la question n'est plus "Sommes-nous sur les réseaux sociaux ?" mais "Pouvons-nous croire ce que nous y voyons ?". Pour les créateurs, entrepreneurs et marques, investir dans l'authenticité numérique n'est plus un luxe: c'est un impératif stratégique pour préserver leur crédibilité et leurs opportunités dans l'économie numérique de demain.