À l’issue d’une procédure initiée en 2022, OpenClassrooms rejoint le cercle très fermé des établissements universitaires reconnus outre-Atlantique, au même titre que Stanford, Stanford, CalTech, UC Berkeley ou UCLA, par exemple. “Nous allons pouvoir offrir des doubles diplômes, sans frais additionnels, à tous nos étudiants”, nous explique Pierre Dubuc, le CEO et cofondateur de cette startup, qu’il a créé en 2013 avec son associé Mathieu Nebra.
Mais il ne s’agit là que d’une première étape : “nous devenons une université américaine, ce qui nous fait rentrer sur le marché de l’enseignement supérieur le plus important au monde” ajoute-t-il. Certes, l’Edtech, qui compte à son capital des fonds américains comme General Atlantic, Lumos Capital Group ou Salesforce Ventures, réalisait déjà 15% de son activité aux Etats-Unis avant cette annonce. Mais jusqu’alors sans pouvoir décerner de diplôme reconnu localement.
Un produit “nouveau, connecté à un diplôme”
Avec cette accréditation obtenue aux termes d’un processus “très long et exigeant”, OpenClassrooms va donc pouvoir délivrer des Associate’s, Bachelor’s et Master’s degrees américains, tout en se déployant plus largement sur ce vaste marché, autour d’un modèle qui a fait ses preuves en Europe : l’apprentissage.
“C’est quelque chose d’assez nouveau dans l’enseignement supérieur américain. L’’apprenticeship’ est encore très tourné vers les métiers manuels, même s’il commence à se développer pour les métiers de service. Nous, nous arrivons avec un produit nouveau, connecté à un diplôme”, explique Pierre Dubuc, qui cite le chiffre de seulement quelque 100 000 alternants aux Etats-Unis, contre un million en France.
Contexte politique porteur
Qui plus est, le cofondateur de l’entreprise décrit l’environnement politique actuel comme particulièrement porteur, avec des deux côtés de l’échiquier politique, un constat partagé : l’enseignement supérieur américain coûte trop cher et doit être davantage tourné vers l’insertion professionnelle.
En avril dernier, Donald Trump a même signé un “executive order” fixant pour objectif aux agences fédérales de présenter un plan permettant de dépasser le seuil d’un million de nouveaux apprentis actifs par an.
“Un développement profitable”
Dans ce contexte, la startup française, qui a déjà noué de premiers partenariats avec des institutions comme l’État de Californie ou la mairie de New York pour développer l’apprentissage, entend bien tirer son épingle du jeu. Mais en restant toutefois dans le cadre “d’un développement profitable” et d’une croissance “moins agressive” que ce qu’a pu connaître l’entreprise par le passé.
“Depuis quelques mois, l’activité, aux Etats-Unis comme en France, est rentable”, nous annonce d’ailleurs au passage le cofondateur d’OpenClassrooms. Les - douloureux - efforts de rationalisation entrepris ces dernières années avec une rupture conventionnelle collective en janvier dernier commencent donc à porter leurs fruits.