Rentrée décidément dynamique pour les fonds d’investissement. Après Ventech, C4 Ventures ou encore Supernova Invest, c’est au tour de Serena de lancer un nouveau véhicule d’investissement. En effet, le fonds tricolore annonce un premier closing de 200 millions d’euros pour son nouveau fonds early-stage dédié à l’IA appliquée et à la transition énergétique.

Avec ce nouveau véhicule d’investissement, Serena prévoit d’injecter des tickets pouvant aller jusqu’à 15 millions d’euros pour propulser les futures pépites européennes de l’IA et du climat. Baptisé «Serena IV», ce fonds a d’ores et déjà permis de réaliser quatre investissements, dont Formality, une plateforme de gestion de contrats dopée à l’IA. Les fondateurs de cette derrière étaient déjà bien connus de Serena puisqu’ils avaient lancé auparavant TVTY, société financée par le fonds français puis cédée à Nielsen à l’été 2021.

«Il y a clairement un changement de dimension chez Serena»

Pour piloter ce nouveau fonds, ce sont Sébastien Le Roy, Olivier Martret et Paul Moriou, tous trois associés chez Serena, qui seront à la baguette aux côtés des fondateurs, Xavier Lorphelin et Marc Fournier. «Il y a clairement un changement de dimension chez Serena, avec le cap du milliard d’euros d’actifs sous gestion qui est désormais franchi. L’an passé, nos investissements ont été davantage internationaux et on entend bien continuer à se renforcer en Europe», indique Sébastien Le Roy.

Aux yeux de l’investisseur, le contexte actuel, marqué par l’euphorie autour de l’IA, conforte Serena dans son approche basée sur un accompagnement opérationnel important pour des projets qui flirtent avec l’infrastructure, à l’image d’Electra et ses bornes de recharge électrique. «On atteint un niveau de maturité technologique assez élevé dans l’IA et optimiser les modèles demande des investissements massifs avec un ROI décroissant. Chez Serena, on souhaite donc se concentrer sur les applicatifs avec des startups capables de packager l’IA au service d’une industrie et de cas d’usage précis», précise l’associé de Serena.

«On n’a fait qu’effleurer la surface dans l’IA»

Pour autant, ce dernier ne s’inquiète pas outre mesure d’une explosion d’une «bulle IA» malgré des investissements toujours plus délirants dans le secteur. «Je ne suis pas sur que l’on soit dans une bulle IA. On parle d’une bulle quand il existe un ROI projeté inférieur aux valorisations, ce qui n’est pas le cas actuellement pour l’IA. Le potentiel de ROI de l’IA est encore énorme, et on n’a fait qu’effleurer la surface», analyse Sébastien Le Roy.

L’investisseur est donc optimiste pour l’avenir. Après avoir soutenu plus de 110 startups depuis ses débuts, Serena espère ainsi dénicher les pépites qui marcheront dans les pas de Dataiku, Malt, The Fork ou encore Electra, startups qui figurent parmi les réussites accompagnées par le fonds français ces dernières années.