Vous aussi, vous avez la gueule de bois depuis ce lundi 6 octobre ? C'est normal ! Comment pourrait-il en être autrement après ces derniers jours qui ont transformé la vie politique française en une télé-réalité low-cost que même Netflix ou NRJ 12 en son temps n’auraient pas osé imaginer. «La France a peur», disait Roger Gicquel en 1976 pour ouvrir un JT. En ce mois d’octobre 2025, la France a peur pour son économie et son avenir ! Si vous en aviez encore un doute, la Ve République ne tient plus qu’à un fil déjà bien dégradé.
Comme si on pouvait encore avoir un doute, le modèle politique de la France est à bout de souffle. Emmanuel Macron s’accroche désespérément au pouvoir et on peut voir à quel point l’acharnement d’un seul homme, qui avait fait un calcul politique erroné avec la dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024, peut plonger le pays dans une confusion générale et une inquiétude plus que légitime des Français pour leur économie.
La France victime d'un raisonnement court-termiste
Dans ce contexte, quelles sont les options du président de la République ? Elles sont en réalité peu nombreuses. La plus évidente est une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale, sans garantie qu’une majorité absolue ne se dégage à l’arrivée, ce qui risque de fragmenter encore un peu plus un paysage politique déjà en miettes. La plus impactante serait une démission du chef de l’État. Mais il l’a déjà dit à plusieurs reprises, il ira au bout de son mandat. A-t-il changé d’avis depuis lundi matin ? C’est peu probable.
Mais une énième surprise n’est jamais à exclure !
La vérité, c’est que cela fait des décennies que la France fonctionne selon un schéma court-termiste. Les différents dirigeants politiques qui se succèdent à la tête du pays ne pensent qu’à se faire élire sans jamais vraiment penser à long terme. Surtout que tous les cinq ans, quand l’autre camp prend les manettes, il cherche à détricoter ce que la partie adverse a mis cinq ans à construire.
Tendre vers la planification pour éviter l'auto-destruction
Bref, personne n’a jamais vraiment le temps de fixer un cap clair sur une longue durée pour des effets structurels réellement visibles. Emmanuel Macron aura dirigé la France pendant dix ans en 2027, me direz-vous. C’est vrai, mais la partie était déjà bien mal engagée avec la crise des «Gilets jaunes» en 2018. En France, on ne vote plus par conviction, mais par élimination. Et voilà où nous en sommes en cet automne 2025 qui s’annonce déjà bien pénible !
Ce qu’il faudrait, c’est la refonte du système qui rende possible la planification. Car à l’heure de révolutions comme l’IA, le monde ne cesse d’accélérer, pendant que nous écrasons la pédale de frein. Et alors que notre voiture tourne au ralenti, les Américains et les Chinois n’ont pas prévu de dévier de leur trajectoire pour les prochaines décennies.
En répétant inlassablement le même schéma, nous prenons le risque de reproduire les mêmes erreurs... Or après avoir raté les dernières révolutions technologiques, rater celle de l'IA serait particulièrement néfaste pour la France. Si on veut sortir des clichés consacrés par la formule «l’Amérique innove, la Chine copie, l’Europe régule», il faudrait rapidement se retrousser les manches !
Pourtant conscients de ce constat, notre classe politique préfère s’en tenir à sa logique court-termiste.
Il serait peut-être temps de faire preuve d’audace et de proposer un nouveau chemin.
A bon entendeur…