Après Revolut, Monzo ou encore Tide, Qonto rejoint la liste des néobanques européennes qui font le choix d’organiser une vente de leurs actions en secondaire, à défaut de réaliser une nouvelle levée de fonds ou une IPO.
Concrètement, ce type de transaction consiste à donner aux actionnaires historiques la possibilité de céder leur participation à un autre fonds de capital-risque, voire à des particuliers.
Une IPO n’est pas d’actualité
Selon Sifted, Alexandre Prot, cofondateur et CEO de Qonto, vient de confirmer l'imminence d’une opération de ce type pour la licorne française, tout en annonçant au passage qu’une IPO de l’entreprise n’était pas d’actualité, du moins à court terme.
Aujourd’hui rentable, Qonto n’aurait plus besoin de lever des fonds pour financer sa croissance. Mais faute d’opérer prochainement un ”exit” en Bourse, il reste toutefois à résoudre la problématique de la liquidité pour les actionnaires, en commençant par les premiers investisseurs - notamment les fonds Valar Ventures et Alven, entrés au capital tous les deux en 2016, avant le lancement de Qonto sur le marché. Sans oublier les employés qui souhaitent pouvoir vendre leurs parts, généralement acquises sous la forme de BSPCE.
4,4 milliards d’euros de valorisation en 2022
Valorisée 4,4 milliards d’euros lors de son dernier tour de table, en 2022, Qonto a levé un total de 600 millions d’euros depuis sa création. L’an dernier, le Financial Times avait déjà évoqué une vente en secondaire de 200 millions d’euros d’actions qui aurait valorisé la fintech à 5 milliards d’euros, mais cette opération ne s’est donc pas concrétisée.
Comme beaucoup de scale-up, Qonto s’oriente donc vers le secondaire pour assurer de la liquidité, alors que le contexte se prête peu à des “exit” boursier. Un choix cohérent avec la tendance du moment : dans son “State of Equity 2025”, publié en début d’année, Ledgy notait que près de 78% des entreprises interrogées étaient susceptibles d'organiser une vente secondaire dans les 12 prochains mois.
En face, 83% des salariés interrogés souhaitaient pouvoir participer à une telle vente, même si la moitié d'entre eux ne comprennent pas encore bien le fonctionnement et les enjeux de ce type de transaction.
Des fonds spécialisés et des plateformes pour faciliter les transactions
Dans ce contexte, des plateformes, comme Forge (présent en Europe depuis 2024 via un partenariat avec Deutsche Börse), Hiive et EquityZen aux Etats-Unis, Crowdcube en Europe ou Caption.Market en France, se sont d’ailleurs fait une spécialité de faciliter les opérations d’achat/vente de gré à gré.
En parallèle, plusieurs fonds ont développé une expertise dans ce marché secondaire, comme le français Quadrille Capital, qui vient de finaliser un closing de 500 millions d’euros, dont 150 millions pour son deuxième millésime dédié au secondaire.