Créé en 2021, Asterion est né d’une ambition : offrir à l’amorçage une forme d’ultra smart money, alliant capital, expertise et réseau. Quatre ans plus tard, la société de capital-risque a pris de l’ampleur : 60 millions d’euros levés auprès de 850 investisseurs – en majorité des entrepreneurs de la tech, dirigeants d’ETI et de membres de familles françaises – et une trentaine de startups financées. « Nous avançons sereinement vers les 1 000 investisseurs », indique Antonin Léonard, partner d’Asterion Ventures.

Après l’amorçage, un fonds de série A de 100 millions d’euros

Historiquement structurée comme une société de capital-risque, Asterion s’apprête à franchir un cap : devenir société de gestion agréée pour lever son premier fonds de 100 millions d’euros. Objectif : démontrer que son modèle de community VC peut rivaliser avec les plus belles marques du capital-risque.

« De plus en plus de grandes familles entrepreneuriales se reconnaissent dans notre approche d’investissement très accompagnante, engagée sur les transitions et le temps long », explique Antonin Léonard. Le futur véhicule reposera sur une logique de capital patient et efficient, avec un horizon d’investissement de 10 ans, plus 4 extensions possibles d’un an.

Avec un déploiement prévu sur trois ans, cette durée vise à offrir un horizon d’accompagnement étendu pour les participations à création de valeur longue, en particulier les scale-up industrielles, dont la maturité s’inscrit sur 10 à 11 ans - au-delà des cycles traditionnels du capital-risque.

Un modèle communautaire qui change d’échelle

Depuis ses débuts, Asterion revendique un modèle hybride de community VC, alliant la force d’un réseau d’experts à la rigueur d’une société de capital-risque. Les “operating angels” – entrepreneurs ou dirigeants membres du réseau – offrent à chaque startup une heure d’accompagnement par mois. « Ce qu’on imaginait au lancement s’est concrétisé. Nous avons maintenant affiné notre modèle et structuré une équipe d’une vingtaine de personnes », souligne Antonin Léonard.

Cette dynamique s’est renforcée via une levée interne auprès de seize membres du réseau pour soutenir sa croissance. « Cela nous a permis de renforcer notre capacité d’accompagnement et de scaler notre modèle communautaire », ajoute-t-il. Ce modèle séduit particulièrement les first-time founders, souvent délaissés par les VCs traditionnels. Il permet à Asterion d’investir à des valorisations deux à trois fois inférieures à celles des repeat founders, tout en réduisant le risque grâce à la force du réseau et à l’expertise de ses investisseurs.

Résultat : un TRI net de 17% sur le premier millésime et plusieurs participations sur de très belles trajectoires comme Weefin, EverDye ou Spark Cleantech

Un portefeuille entre SaaS, DeepTech et IA

Asterion reste fidèle à sa boussole : investir dans des fondateurs à vision long terme et des entreprises capables à impact systémique.« Nous sommes secteur-agnostiques. Pour nous, le triptyque, c’est l’intentionnalité, c’est à dire la sincérité et la clarté de la mission , l’additionnalité ou le fait que la solution crée un changement qui n’aurait pas eu lieu autrement , et la matérialité, autrement dit un impact réel, mesurable et structurel », résume Antonin Léonard.

Si les premiers tickets ciblaient des SaaS à impact environnemental comme Weefin, le portefeuille s’est depuis ouvert à la deeptech et à l’IA appliquée aux grands défis sociétaux : Ever Dye (procédé de teinture écologique inédit), Spark Cleantech (séparation de l’hydrogène et du carbone en amont des combustions industrielles), Futurail (trains autonomes).

« Ce qui fait notre singularité, c’est notre capacité à accompagner des startups aux profils très variés, du SaaS à la deeptech, tout en restant cohérents avec notre thèse d’impact systémique. La force de notre communauté nous permet de démultiplier l’impact du capital investi : nous créons plus de valeur, plus tôt, et à moindre coût, sur toute la chaîne du venture, du sourcing à la sortie », commente Antonin Léonard.

L’Europe comme terrain de jeu

Près de 27 % des investisseurs d’Asterion viennent désormais d’autres pays européens. L’équipe a recruté Omer Ginor, venture partner à Amsterdam pour créer une antenne locale, tout en renforçant ses bases à Bruxelles, Genève et Zurich. Asterion Ventures a également réalisé son premier exit (Aktio), tout en accompagnant plusieurs de ses participations en série A et B. « Ce qui nous permet de proposer des mécanismes de liquidité aux investisseurs qui le souhaitent », commente Antonin Léonard.

Après avoir investi 60 millions d’euros en quatre ans, la société vise d’atteindre 200 millions d’euros sous gestion d’ici trois ans, répartis dans une quarantaine de startups supplémentaires. Une trajectoire qu’il compte poursuivre grâce à la levée de ce premier fonds de 100 millions d’euros, combinant continuation fund sur ses meilleures participations et nouveaux investissements directs en série A.

« Notre ambition est de devenir l’un des trois fonds paneuropéens de référence de l’investissement en amorçage dans les grandes transitions à horizon 2030 », conclut Antonin Léonard.