Stanislas Niox-Chateau, fondateur de Doctolib, référence française dans la prise de rendez-vous médicaux, n'est pas effrayé par les projets de taxation des plus riches, mais estime qu'il ne faut pas "déposséder les entrepreneurs de leur entreprise". C'est ce qu'il a indiqué ce mardi sur France Inter. Stanislas Niox-Chateau "ne pense pas" que des mesures de taxation des plus riches, type taxe Zucman, puissent anéantir les efforts français dans l'intelligence artificielle, comme le craint le milliardaire Daniel Kretinsky, a-t-il expliqué.
"Il faut de la justice sociale", a-t-il argumenté. "Je suis désolé de le dire, et peut-être à contre-courant, mais je pense que ça ne sert à rien à des gens d'avoir autant d'argent pour vivre", a-t-il ajouté, en regrettant que la philanthropie soit "largement sous-développée en France".
"Par contre, je pense qu'il ne faut pas déposséder les entrepreneurs, les familles françaises de leur entreprise (...) quelle que soit la taille de ces entreprises", a-t-il mis en garde. "La souveraineté française, elle est là, elle est que des familles, des entrepreneurs comme moi, partent de rien et créent des technologies et des IA
qui peuvent concurrencer les Américains et les Asiatiques, avec une éthique qui est différente", a-t-il dit.
Lancement d'un nouvel assistant IA
La taxe proposée par l'économiste Gabriel Zucman prévoit un impôt minimum de 2% sur les patrimoines à partir de 100 millions d'euros. Très critiquée à droite et par les macronistes, cette taxe a peu de chance d'être intégrée telle quelle dans le budget 2026, actuellement discuté à l'Assemblée nationale. Le PS a donc proposé une alternative pour convaincre le centre de faire un pas vers lui: instaurer un impôt minimum de 3% sur les hauts patrimoines, à partir de 10 millions d'euros, en excluant les entreprises innovantes et familiales.
Doctolib lance aujourd'hui un assistant IA pour les patients.Celui-ci leur permettra de poser des questions à tout moment. Il fournira des réponses et des recommandations personnalisées, en fonction du profil du patient. Sur France Inter ce matin, Stanislas Niox-Chateau a affirmé que cet assistant IA sera utilisable "sans prescription". Il a été conçu avec des "experts, des soignants et des chercheurs français". il sera d'abord à destination des "parents d'enfants de moins de 4 ans", qui doivent prendre de nombreux rendez-vous obligatoires avec des médecins. Ce nouvel assistant IA n'est pas le premier conçu par Doctolib. La licorne avait déjà lancé son "assistant de consultation" à destination des médecins l'année dernière.
L'entreprise a réalisé l'année dernière près de 350 millions de revenus annuels récurrents (ARR). Elle prévoit d'être rentable cette année. Doctolib emploie aujourd'hui 3000 salariés.