En février 2004, l’Union européenne rendait obligatoire l’ouverture des données techniques automobiles par un dispositif d’auto-diagnostic électronique standardisé : l’OBD. Depuis, un mouvement de démocratisation de ces données transforme progressivement le rapport des automobilistes à l’entretien de leurs véhicules.

Aujourd’hui, c’est le secteur de l’automobile d’entreprise qui se voit transformé par cette innovation. Pour les organisations de toutes tailles, les données automobiles ouvertes constituent désormais une opportunité stratégique majeure.

Un secteur en pleine mue technologique et écologique

Au cours des vingt dernières années, le secteur de l’entretien automobile a connu des évolutions rapides qui ont profondément remis en question ses méthodes de travail. Le développement rapide de l’électronique embarquée a largement complexifié les tâches courantes de suivi technique et réservé de nombreuses interventions à des professionnels formés et équipés.

Garagistes, mécaniciens, concessionnaires et gestionnaires de flotte sont ainsi devenus des métiers en partie tournés vers la gestion de données et l’expertise électronique. Cette tendance est largement accélérée par l’électrification du parc automobile face à la nécessité de la sortie des énergies fossiles. Dans ce contexte, les entreprises sont en quête de nouveaux savoir-faire et de nouveaux services.

Optimiser la gestion des flottes

Les outils de gestion de flotte se sont ainsi multipliés et perfectionnés pour inclure toujours plus de dimensions : suivi administratif et financier, planification de l’entretien, gestion logistique, etc. Le métier de gestionnaire de flotte s’est ainsi diversifié et comprend désormais une fonction d’optimisation de l’usage de chaque véhicule pour maximiser sa disponibilité tout en minimisant le coût financier et l’impact écologique qui lui sont associés.

Deux variables critiques dans une période où les indicateurs RSE deviennent des éléments centraux et où les entreprises cherchent à optimiser le financement des nouvelles mobilités.

Des outils d’autodiagnostic centralisés

C’est dans ce contexte que la généralisation de l’autodiagnostic devient une opportunité stratégique. A travers des applications permettant de centraliser les informations techniques relatives à chaque véhicule d’une flotte, les gestionnaires peuvent passer d’une approche abstraite, principalement fondée sur l’évaluation statistique des risques d’avaries, à une approche concrète, basée sur des données en temps réel.

Les outils standardisés d’autodiagnostic offrent en effet un aperçu rapide, fiable et transparent de l’état d’un véhicule à tous les professionnels de l’automobile sans avoir à consulter un concessionnaire ou un garagiste spécialisé. Il devient notamment possible de suivre en temps réel l’état de santé des batteries de l’ensemble des véhicules ou encore d’établir soi-même une estimation fiable des coûts associés à chaque réparation ou opération courante d’entretien.

Renforcer la confiance entre chaque maillon de l’industrie

Cette disponibilité renforcée des données automobiles constitue non seulement un outil de performance mais aussi un levier permettant de renforcer la confiance entre les acteurs d’une industrie sous tension. La transparence en matière technique et financière est en effet la base sur laquelle des relations commerciales saines peuvent s’établir et perdurer sur le long terme.

Les outils de diagnostic automatisé permettent par ailleurs d'identifier les défauts cachés et les fraudes à travers des évaluations globales de la santé des véhicules mais aussi une vérification du kilométrage et des numéros de châssis. Cette fonctionnalité peut se révéler particulièrement précieuse dans le cas de l’estimation de l’état des batteries de véhicules électriques, celles-ci pouvant représenter jusqu’à 40 % de la valeur du véhicule.

Dans un contexte global de sortie des énergies fossiles, l’électrification du parc automobile constitue un défi pour les entreprises mais aussi une opportunité d’optimiser la gestion de leurs flottes en s’appuyant sur des outils dédiés. La démocratisation des données automobiles devient ainsi un levier stratégique au service de leur performance écologique et économique.