Encore une fois, un gouvernement s’effondre sans avoir eu le temps de livrer un projet cohérent. Une nouvelle démission, un nouveau remaniement et le pays retombe dans le cycle du vide politique. On voit défiler les annonces, les promesses, les espérances et, au bout du compte, les frustrations.
En février 2025, Paris était célébrée comme la capitale mondiale de l’intelligence artificielle, au cœur du Sommet pour l’action sur l’IA, un moment d’espoir pour une France technologique ambitieuse. Aujourd’hui, beaucoup se demandent si ce rayonnement était déjà le point culminant ou le mirage d’un pays incapable de se structurer pour durer.
On ressent tous ce vertige, car le potentiel est immense, les idées foisonnent, les talents sont là, mais l’inertie politique, les revirements institutionnels et le refus d’un cap stratégique saisissent tout. Le temps du « après moi le déluge » n’est plus tolérable : démission après démission, la France recule dans l’ombre de ceux qui osent. Parce que : « Le monde, il ne vous attend pas, le monde il bouge et il bouge vite ! »
L’absurdité du statu quo
Pendant ce temps, ailleurs, on agit. Aux États-Unis, l’IA est devenue un levier stratégique national. Sans les usines d’IA, certains analystes estiment que l’économie américaine serait déjà fragilisée. Autre exemple, en Chine, la planification se pense sur trente ans. Alors qu’ici, nous débattons encore du « faut-il investir ? » comme si le train de l’innovation pouvait attendre.
Le paradoxe est cruel, la bataille des infrastructures est en grande partie perdue : les datacenters, les puces, le matériel sont souvent étrangers, mais la bataille des solutions reste ouverte. Alors non, la course n’est pas perdue. Mais c’est une course à laquelle il faut participer.
Nous devons refuser l’idéologie de l’attente. Refuser de penser que l’innovation est un bonus ou un petit plus. Refuser que nos choix technologiques, nos algorithmes, nos logiciels soient décidés ailleurs. Refuser que nos startups subissent les décisions d’un écosystème dominé par des Gafam, sans pouvoir peser sur les règles du jeu.
Le futur, c’est nous !
Aux entrepreneurs, investisseurs, développeurs, innovateurs qui y croient encore : faites entendre votre voix. Nous devons sortir du rôle de simples commentateurs. Nous devons devenir les forces de proposition.
Ainsi, imaginons un gouvernement technique composé de responsables choisis pour leurs compétences, pas leurs partis. Un exécutif tourné vers l’efficacité, le long terme, la transparence et la responsabilité. Un gouvernement avec la mission de piloter la transition numérique, la réindustrialisation de l’IA, la souveraineté technologique. Un gouvernement d’actes, pas de postures.
Et dès maintenant, posons une mesure forte : imposer plus de 20 % des investissements numériques dirigés vers des solutions françaises et européennes. Ce n’est pas un repli, c’est une stratégie. Ce fléchage donnerait de la visibilité à nos acteurs, créerait de l’attraction pour nos technologies et enclencherait un cercle vertueux pour notre souveraineté.
Ma vision est simple, la stabilité politique ne viendra pas des partis : elle viendra de ceux qui bâtissent, qui osent et qui investissent.
La France mérite mieux que des débats sans lendemain. Nous avons les idées. Nous avons les talents.
Ce qu’il reste à conquérir, c’est le droit d’agir.