« Notre mission est de simplifier la vie des équipes de terrain : dans les restaurants, les hôtels, les supermarchés, les pharmacies ou dans le BTP », souligne Emmanuelle Fauchier-Magnan. En 2016, elle a créé Skello avec son associée Quitterie Mathelin-Moreaux. Un outil de gestion des plannings, du temps de travail et des tâches administratives des entreprises.
« Nos clients ont des employés qui sont souvent payés à l’heure, avec de gros volumes horaires. Ils passent beaucoup de temps à gérer la planification de leurs équipes, le suivi des temps, la préparation de la paie et l'administratif RH », poursuit la cofondatrice. La promesse de Skello : « leur faire gagner du temps, en gérant la partie administrative mais aussi en optimisant la masse salariale, et en communiquant avec les équipes. »
45 % de croissance par an
Aujourd’hui, la société de 400 salariés a déjà séduit 25 000 clients et enregistre une croissance annuelle de 45 % sur les trois dernières années. « Le marché est en pleine croissance, le secteur était jusque-là, un peu oublié de la digitalisation. Pourtant, il représente 50 % des travailleurs en Europe et il y a une véritable guerre des talents, avec beaucoup de turn-over », précise-t-elle.
Pour continuer à se développer, Skello, qui a déjà déployé sa solution en France, Belgique, au Luxembourg, en Espagne et plus récemment en Italie, veut poursuivre son expansion à l’international. « Nous sommes présents en Italie depuis cette année. C’est un gros marché en Europe et les équipes terrains représentent une grosse partie des travailleurs sur place. Le marché n’est ni trop mature, ni pas assez, ce qui nous permet de nous déployer rapidement. Le contexte était similaire en Espagne quand nous sommes arrivés il y a trois ans et ce marché représente désormais 20 % de notre chiffre d’affaires », indique la cofondatrice, qui ambitionne, avec sa solution, de devenir « leader en Europe » et d’attaquer l’Europe du nord.
Pas de nouvelle levée de fonds
Dans le même temps, Skello vient de lancer un agent IA pour assister les gestionnaires RH et anticiper les besoins, après avoir testé la version bêta auprès de plusieurs clients depuis janvier. « Si un restaurateur n’a pas la totalité de ses effectifs, l’agent IA va pouvoir lui proposer des personnes disponibles en temps réel. L’outil va permettre d’anticiper la demande et l’organisation du personnel », indique Emmanuelle Fauchier-Magnan.
La startup, qui a déjà levé 6 millions d’euros en série A en 2018, puis 40 millions d’euros en 2021 avec Partech, n’envisage pas de réaliser de nouveaux tours de table pour financer son développement. « Notre business model et notre solidité financière nous permettent de financer notre trajectoire de croissance, Nous visons les 100 millions de revenus annuels récurrents (ARR) d'ici 2027 », souligne la cofondatrice.