Le 19 novembre, la Maison des ESSEC affichait complet. Paris Business Angels (PBA) avait choisi de faire de sa plénière un événement fort de la Semaine des Business Angels organisée par France Angels. « Le timing était idéal et nous voulions rendre notre session habituelle encore plus spéciale », commente Olivier Baroux, président de PBA.
Une plénière conçue comme un signal au reste de l’écosystème
Autour de la table, les représentants de sept des principaux réseaux de business angels en France et les coprésidents de France Angels, Alain Pujol et Philippe Rase. Une présence qui, pour Olivier Baroux, témoigne d’une coordination qui s’est nettement renforcée. « Nous voulions montrer la dynamique collective qui s’est structurée depuis plusieurs années. On échange des dossiers, on co-instruit, on co-investit. Même avec des thèses ou des ancrages différents, on avance ensemble », affirme-t-il.
Trois startups (une deeptech, une foodtech et une biotech) sont venues pitcher, illustrant la diversité du dealflow. « Elles reflétaient bien ce que l’on cherche : des projets innovants, portés par des équipes solides. L’une d’elles a même suscité plus de 500 000 euros d’intentions d’investissement dès la soirée », glisse Olivier Baroux.
La plénière a aussi permis d’officialiser un rapprochement très attendu avec Provence Angels. « On partage une thèse généraliste, la même exigence sur le sourcing et les process et ils sont en pleine dynamique de croissance. C’était naturel de structurer une collaboration plus profonde », explique Olivier Baroux. Les deux réseaux prévoient désormais de partager leurs meilleurs dossiers avant pitch, d’accélérer les co-investissements et de mutualiser plusieurs chantiers, notamment autour de l’IA et de la formation des membres.
Des partenariats pour renforcer l’amorçage
Au-delà de la photographie du collectif, cette plénière marquait une étape dans la feuille de route « PBA 2028 », qui mise sur des partenariats pour muscler l’accompagnement.
Premier volet, les banques de l’innovation, avec BloomUp by Crédit Agricole. « Ces structures centralisent l’expertise innovation. Pour nos startups, cela veut dire des financements non dilutifs en complément de notre investissement en capital et des interlocuteurs qui comprennent vraiment leurs enjeux », souligne Olivier Baroux.
Deuxième axe, l’entrepreneuriat féminin, avec Women in Tech. Un sujet qui tient à cœur au président de PBA. « Il n’y a pas assez de dossiers portés par des femmes, ni assez d’investisseuses. Women in Tech doit nous aider sur les deux fronts », explique-t-il. Le partenariat prévoit mentoring, financement ciblé et mise en visibilité dans l’écosystème.
Troisième pilier, la fiscalité de l’innovation, avec Expansi. « Les sujets fiscaux comme le CIR, les contrôles ou la structuration sont cruciaux pour les startups. Expansi nous permet d’apporter une expertise accessible, là où les gros cabinets ne sont pas adaptés à l’amorçage », détaille olivier Baroux. « Jusqu’ici, PBA avait déjà couvert le juridique, le financement de l’innovation, l’IA ou encore la propriété intellectuelle grâce à d’autres partenaires. Il ne nous manquait plus que l’axe fiscal pour compléter l’écosystème d’expertise que l’on met à disposition des startups », ajoute-t-il.
PBA travaille déjà sur les grands chantiers de 2026
Ces annonces répondent à trois défis majeurs pour les business angels : faciliter davantage de sorties dans de bonnes conditions, fluidifier les relations commerciales avec les grands groupes et préserver la stabilité du cadre fiscal. « Le modèle des business angels est vertueux si les sorties fonctionnent et si le cadre permet de réinvestir. D’où l’importance d’un écosystème coordonné et bien outillé », conclut Olivier Baroux.
En un soir, PBA aura voulu envoyer un message simple : l’amorçage français gagne en maturité lorsqu’il se pense en réseau. Et la prochaine étape s’écrit manifestement à plusieurs.