À mesure que l’écosystème gagne en maturité, les besoins en compétences se complexifient. Cybersécurité, intelligence artificielle, data, cloud… Les entrepreneurs ne recherchent plus seulement des experts métiers, mais des profils capables de combiner savoir technique, agilité et sens stratégique.
Dans un univers où langages, outils et frameworks se renouvellent à une vitesse fulgurante, l’obsolescence des compétences guette. Une expertise peut perdre de sa valeur en quelques mois. Ce qui compte aujourd’hui, ce n’est plus seulement ce que l’on sait faire, mais la capacité à désapprendre, à apprendre vite et à se réinventer. Autrement dit, à penser et agir comme un « cerveau hybride », aussi à l’aise dans la technique que dans la communication.
La cybersécurité, un réflexe vital
D’après Talenteed, s’appuyant sur le baromètre Inop’s, 53 % des entreprises interrogées identifient la cybersécurité comme une priorité. La pénurie mondiale de talents atteint 750 000 postes non pourvus aux États-Unis, symbole d’une tension extrême.
IA et cybersécurité : même combat. Dans ces deux domaines en constante évolution, il faut rester agile. « Les compétences doivent être maîtrisées de manière agile entre l’interne et l’externe pour avoir les meilleurs talents à disposition et rapidement », souligne Talenteed.
Pour y faire face, 41 % des entreprises font appel à des freelances pour des expertises pointues. La bataille se joue aussi sur le terrain des outils : CyberArk (56 %), SOAR (32 %) et QRadar (24 %) figurent parmi les plus déployés selon le baromètre Inop’s.
Intelligence artificielle et data : les nouveaux piliers de croissance
49 % des dirigeants citent l’intelligence artificielle comme compétence clé. Le marché français compte désormais 1 000 start-ups IA (contre 502 en 2021) et 16 licornes spécialisées. Les compétences essentielles identifiées par Talenteed couvrent le machine learning, le deep learning, le traitement du langage naturel (NLP) et le MLOps.
De nouveaux métiers émergent : AI Ethicist, Data Ethicist, Prompt Engineer ou encore concepteur d’agents IA autonomes. Ces expertises s’inscrivent dans un marché en pleine expansion, estimé à 1,8 trillion de dollars d’ici 2030.
En parallèle, 30 % des entreprises font de la data et de la science des données une priorité, sur un marché mondial évalué à 684 milliards de dollars à la même échéance. « La croissance exponentielle de la data oblige entreprises et talents à placer la montée en compétences au cœur de leur stratégie », souligne Talenteed.
Cloud et DevOps : un duo stratégique pour la performance des startups
Le cloud computing arrive en quatrième position des priorités, cité par 25 % des répondants, avec une forte demande pour les environnements AWS (75 %), Azure (58 %) et GCP (33 %). Les pratiques DevOps concernent quant à elles 21 % des besoins, autour des technologies Angular, Java ou .Net.
Ces expertises soutiennent un marché mondial estimé à plus de 1,5 trillion de dollars d’ici 2030. Pour les startups françaises, le cloud et le DevOps ne sont plus de simples leviers techniques, mais de véritables fondations stratégiques de performance, de sécurité et de scalabilité.
Les soft skills, un levier aussi stratégique que la technique
Au-delà des savoir-faire technologiques, 67 % des employeurs déclarent préférer un profil doté de fortes compétences interpersonnelles, quitte à le former ensuite techniquement. Les soft skills identifiées par Talenteed sont l’intelligence émotionnelle, l’adaptabilité, la pensée critique, la communication claire, la résilience et la gestion du stress, la créativité, et le management.
Ces compétences deviennent indispensables dans un environnement de travail hybride, où la collaboration entre profils tech et non-tech conditionne la performance collective. La valeur ne se joue plus uniquement dans la maîtrise des outils, mais dans l’intelligence relationnelle qui transforme l’expertise en innovation partagée.
Monter en compétences, un impératif stratégique
Alors que 76 % des professionnels jugent crucial de mettre à jour leurs compétences (source : PwC), Talenteed insiste sur la nécessité de diversifier les approches de formation.
« Ce n’est pas uniquement des formations en présentiel sur deux jours ou des bootcamps, chaque talent doit apprendre à son rythme », souligne l’entreprise. Elle recommande de combiner le microlearning via des modules ciblés, des cours structurés de quelques heures, un équilibre entre théorie et pratique interactive, la participation à des événements tech, et l’autoformation, pour suivre la vélocité des transformations.
« Les technologies et usages évoluant très vite, l’obsolescence menace rapidement toute compétence acquise — d’où l’importance cruciale des parcours de formation continue : formations internes, MOOCs, accompagnement par des pairs et certifications s’imposent comme best practices pour rester à la pointe et sécuriser son employabilité. »
Le combo gagnant des compétences
En 2025, la French Tech ne cherche plus seulement à combler des postes : elle veut des cerveaux capables d’apprendre, de relier et d’innover. Une révolution silencieuse mais décisive, où la compétence devient un état d’esprit.