Il avait suscité la colère des antivax à la sortie du confinement, mais il revient en grande pompe sur le devant de la scène. L’ARN messager (ARNm), cette molécule produite naturellement par les cellules pour permettre de transmettre l’information génétique nécessaire à la fabrication des protéines dans nos cellules, constitue le cœur de la technologie développée par la startup bordelaise Byorna. Cette biotech, fondée par la Dr Chantal Pichon (chercheuse à l’Inserm), le Dr Thierry Ziegler (ex-Sanofi) et Pascal Viguié (ex-Polytechnique et Oxford), cherche à faire émerger une nouvelle génération de traitements à base d’ARN messager.
« Nous souhaitons rendre l’ARNm accessible, long, stable et économique, grâce à une technologie brevetée de bioproduction in vivo dans des cellules de levure », ont déclaré les trois fondateurs de l’entreprise via un communiqué. Une approche qui devrait chambouler le secteur. En effet, depuis la pandémie de COVID-19, l’ARN messager s’est imposé comme un outil thérapeutique essentiel, mais sa production actuelle, essentiellement réalisée in vitro, reste coûteuse et techniquement limitée, contraignant ainsi son utilisation dans le corps médical. Pour dépasser ces obstacles, la startup bYoRNA a développé une technologie innovante de bioproduction d’ARNm directement dans des cellules de levure, capables de générer et de stabiliser naturellement des ARN longs.
De nouveaux traitements pour les maladies rares et les cancers
Le procédé développé par Byorna, exploite des complexes protéiques endogènes pour protéger et concentrer les molécules d’ARNm durant leur synthèse, avant une purification selon des méthodes éprouvées de la bioproduction pharmaceutique. Cela devrait, à terme, permettre de développer des ARNm utilisables plus longtemps, de manière plus pure et moins coûteuse que les solutions actuelles. Cette avancée pourrait permettre d’envisager de nouvelles perspectives pour le traitement des maladies rares, infectieuses ou des cancers.
Pour parvenir à ces fins, Byorna vient donc d’annoncer une levée de fonds en pré-amorçage de 1,5 million d’euros. Ce tour de table, mené par Polytechnique Ventures, aux côtés d’IRDI Capital Investissement et de divers business angels, devrait permettre à la société de poursuivre le développement de sa plateforme. Un tour de table qui intervient quelques semaines seulement après l’annonce d’un partenariat stratégique noué avec une autre entreprise biotech européenne : l’allemande TRON. Cette dernière a été fondée par les créateurs du géant de la biotechnologie BioNTech et s’est spécialisée dans le traitement de divers cancers.