Au bout de 10 ans d'expérience, le Hub par Bpifrance a trouvé sa voie. Accompagner les entrepreneurs oui, mais comment ? C’est à cette question qu'il a fallu répondre. Comme une startup, le Hub a itéré, jusqu'à trouvé son "product-market-fit". Au départ, il était un service de conseil en open innovation pour favoriser la collaboration entre startups et grands groupes. Depuis 2022, Bpifrance Le Hub s’est mué en incubateur puis en accélérateur. La structure pivote vers un modèle d’accompagnement des startups soutenues par la banque publique. Aujourd’hui, Bpifrance Le Hub, c’est une équipe de 23 operating partners sur différentes verticales : finance, marketing, légal mais surtout RH. En plus de conseiller les entrepreneurs, l’équipe propose un réel service de recrutement et permet aux jeunes pousses de mieux renforcer leurs équipes.

« Mon ambition : pouvoir dire que Le Hub a accompagné une startup qui dégage un milliard d’euros d’Ebitda », assume Benoît Roblin, à la direction du Hub depuis deux ans. « Le Hub a évolué, il est finalement à l'image de l'écosystème dans lequel il évolue, c'est-à-dire qu'il a testé, il a procédé par itération et il a évolué en fonction de la maturité de l'écosystème qui l'accompagnait », raconte le directeur. Depuis 2023, Le Hub a mené 350 missions d’accompagnement. « 90 % de notre énergie sont dédiés aux 350 startups du portefeuille et 10 % à différentes initiatives pour l’écosystème », explique Benoît Roblin. Bpifrance Le Hub a par exemple lancé le programme DAPI pour encourager les grands groupes à collaborer avec les startups.

Le Hub : une vigie de l’écosystème

Depuis 10 ans, Le Hub est aussi une vigie de l’écosystème, un miroir du contexte économique. « Les sujets qui reviennent le plus souvent sont la structuration de la fonction finance : établissement d’un cash flow, reporting, contrôle de gestion », analyse Benoît Roblin. Des sujets qui, d’après lui, arrivent très vite après la prise de participation de Bpifrance dans les startups. « Il y a également des sujets plus traditionnels autour de l’efficacité des forces de vente, de la structuration d’une équipe commerciale, et puis autour des sujets de relations presse et de communication. »

Côté recrutement également, la pression du contexte économique s’est faite sentir : « Nous avons dû recruter une trentaine de CFO. » Depuis, le contexte s’est tendu. « Il y a autant de postes ouverts qu’au premier semestre 2024, mais ces postes sont gelés ou interrompus par des fermetures. » Les tendances de recrutement sont souvent des signaux faibles et la vision du Hub ne présage pas d’un retour à une ère florissante pour l’écosystème tech. Selon Benoît Roblin, l’impératif de break even va accélérer les cycles de vie des startups et, potentiellement, les amener à arrêter les projets plus tôt. « Les processus d’itération vont aller plus vite. Les cycles de vie seront plus rapides entre le moment où la startup lève une première fois, et atteint l’équilibre ou échoue. Elle ne sera pas maintenue en vie par des fonds de capital-risque. »

Dans les prochains mois, les startups qui réussiront seront celles qui arriveront à se projeter à une échelle globale dès le départ. « Une première tendance sera d’être capable d’adresser un marché mondial très rapidement », poursuit Benoît Roblin. « Aujourd’hui, on le voit aux États-Unis, certaines startups arrivent à générer 100 millions de dollars avec une quinzaine de collaborateurs. » Prochaine mission pour Le Hub ? Peut-être accompagner les startups à signer des deals importants rapidement, comme Benoît Roblin le dit. « Il faut récupérer des contrats qui permettent de sécuriser la startup avec des entreprises françaises ou mieux, européennes. Pas des deals à 100 000 euros mais entre 500 000 et 1 million d’euros. »