Dans un contexte aussi anxiogène à l’heure actuelle, il faut parfois sortir les rames pour trouver des motifs d’optimisme. Il faut dire que le robinet à cash ne coule plus à flot depuis trois ans, les valorisations des fameuses licornes se sont effondrées de manière discrète et les exits se font aussi rares que les apparitions publiques de Jean-Jacques Goldman.

Dans ce contexte, nombreuses sont les startups à se battre pour leur survie et toutes autant à chercher désespérément des fonds pour financer leur prochaine phase de croissance. Après une année 2024 déjà très éprouvante, la situation ne s’est pas arrangée au premier semestre 2025, avec une baisse de 34 % des montants levés par les startups françaises. Un chiffre qui résulte d’une «recomposition profonde» du capital-risque français aux yeux d’In Extenso Innovation Croissance.

«La clé réside dans le ventre mou des portefeuilles des VC européens»

Face à ce marasme qui devrait perdurer encore de longs mois, voire de longues années au vu de la cure d’austérité qui attend la France, il trouver des chemins alternatifs. Et l’un des plus efficaces serait bien celui de la consolidation. En effet, plutôt que de courir après l’énième licorne avec des tours de table en chute libre et des valorisations en berne, les fonds français et européens pourraient avoir recours à une approche leur permettant de créer de la valeur sans perdre la face : fusionner des startups positionnées sur le même secteur d’activité.

«La clé réside dans le ventre mou des portefeuilles des VC européens. Il faut sortir du schéma américain ou chinois selon lequel un acteur va rafler la mise et détenir un quasi-monopole sur le marché. Personne ou presque n’a les épaules pour devenir un Uber ou un Airbnb dans son secteur d’activité en France ou en Europe. Spotify fait vraiment figure d’exception de notre côté de l’Atlantique», confie un investisseur qui préfère conserver l’anonymat.

Une idée perçue comme un aveu de faiblesse

Il faut dire que l’idée n’est pas franchement très populaire dans l’écosystème. Et pour cause, elle est perçue comme un aveu de faiblesse, surtout par les investisseurs qui rêvent de licornes et d’IPO. Mais à l’heure actuelle, ces deux options résonnent davantage comme des illusions plutôt que des ambitions. Mais petit à petit, l’idée fait son chemin par la force des choses.

L’an passé, Hexa, le startup studio de Thibaud Elzière et Quentin Nickmans, avait montré la voie en mariant deux de ses pépites : Okko et Spendesk. Ces mariages de raison devraient se multiplier dans les prochains mois avec la perspective de faire émerger des champions sectoriels et de continuer à créer de la valeur pour contrer un robinet à cash toujours plus asséché.