30 juillet 2025
30 juillet 2025
Temps de lecture : 6 minutes
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Lab of Tomorrow, l’accélérateur de Tomorrowland pour inventer l’entertainment de demain

DEPUIS BOOM – Juste en face de Tomorrowland, le Lab of Tomorrow a vu le jour il y a quelques mois. Il a vocation à être le tout premier accélérateur européen dédié aux technologies d’entertainment. Maddyness a pu le visiter.
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Les festivaliers de Tomorrowland l’ignorent probablement, mais à quelques dizaines de mètres des scènes où il se déhanchent sur les sons de la Swedish House Mafia, de Martin Garrix ou encore d’Amelie Lens, un nouveau lieu destiné à améliorer leur expérience a récemment vu le jour à Boom, dans la province d’Anvers. Il s’agit du Lab of Tomorrow.

Si elle a ouvert ses portes en début d’année, avant une inauguration officielle en juin dernier, l’idée d’une telle structure a germé dans la tête de l’équipe de Tomorrowland durant la pandémie de Covid-19. «Quand le Covid est arrivé, tout s’est effondré (les éditions physiques de Tomorrowland ont dû être annulées en 2020 et 2021, ndlr). Il y avait beaucoup de pression pour notre secteur et on a dû se réinventer. L’enjeu était de créer de nouvelles expériences pour donner vie à un nouveau monde. Et c’est alors qu’on s’est dit que ce serait intéressant d’avoir un endroit pour développer ces nouvelles expériences», explique Natalie Welleman, Community Manager du Lab of Tomorrow, qui nous a fait visiter le lieu pendant l’édition 2025 de Tomorrowland. «C’est comme ça que l’idée de créer une maison pour les acteurs de l’industrie de l’entertainment est née», ajoute-t-elle.

Un «mini-Station F» belge pour l’industrie du divertissement et des technologies

C’est ainsi que le projet «Lab of Tomorrow» a vu jour, avec la vocation d’être le tout premier accélérateur européen dédié aux technologies d’entertainment. Sorte de «Station F» à la sauce Tomorrowland, ce lieu abrite 3 000 mètres carrés de bureaux, de salles de réunion, de phonebox et de studios pour réunir au même endroit startups, scaleups, investisseurs, universitaires, artistes et tous les acteurs qui souhaitent innover dans l’industrie du divertissement et des technologies. Une salle de réception est également présente pour accueillir des événements de networking, des ateliers ou encore des masterclass.

«C’est un véritable hub d’innovation initié par Tomorrowland. Beaucoup de gens dans l’industrie travaillent déjà dans le coin depuis des années. Avec le Lab of Tomorrow, on leur propose un endroit qui permet de créer une atmosphère offrant la possibilité de se connecter à des acteurs pertinents», indique Natalie Welleman. Avant d’ajouter avec un grand sourire : «C’est ma seconde nature de créer des communautés !»

Le Lab of Tomorrow abrite 3 000 mètres carrés de bureaux, de salles de réunions, de phonebox et de studios pour réunir au même endroit startups, scaleups, investisseurs, universitaires, artistes et tous les acteurs qui souhaitent innover dans l’industrie du divertissement et des technologies.

15 startups peuvent être accueillies

Dans cet accélérateur atypique, les startups sont à l’honneur. Une quinzaine peut être accueillie au sein du Lab of Tomorrow de Boom avec un objectif : «les aider à devenir des scaleups». Parmi les jeunes pousses déjà présentes, on retrouve notamment Areal (technologies audio immersives), KLSTR (configuration des luminaires sur les scènes), Tunify (service de musique en streaming pour les entreprises) ou encore The Green Shot (outil de gestion de production audiovisuelle). Autant de pépites belges qui peuvent faire progresser l’industrie de l’entertainment et amener des choses nouvelles à l’avenir pour Tomorrowland. Car une structure comme le Lab of Tomorrow constitue une occasion pour We Are One World, l’entreprise qui gère Tomorrowland, de sourcer les startups les plus prometteuses et d’utiliser leurs solutions pour les différents festivals de l’organisation belge.

Pour une société comme Areal, cette initiative est bienvenue pour mettre la Flandre sur la carte mondiale de l’entertainment. «Il y a beaucoup de savoir en Belgique, en Allemagne et aux Pays-Bas dans l’entertainment, mais les Belges sont plus discrets. C’est une bonne structure pour faire briller des startups et des scaleups, car cela permet de créer de l’émulation entre les entreprises hébergées. Et puis c’est plus simple de faire du networking dans l’écosystème des startups», salue Jurgen Nuytemans, co-fondateur d’Areal et salarié de la première heure dans l’équipe de Tomorrowland, aujourd’hui à la tête du pôle R&D.

Une base-arrière pour les artistes de Tomorrowland

Au-delà de son aspect business, le Lab of Tomorrow n’en a pas oublié son âme artistique. Ce sont ainsi 6 studios high-tech qui sont hébergés dans le lieu pour adresser toutes les composantes qui leur sont utiles : mixage audio, post-production vidéo, podcast, visuels pour les shows, contenu pour les réseaux sociaux… «On veut donner aux artistes un cadre où ils peuvent vraiment tout créer de A à Z. Certains sont déjà venus pour procéder à quelques ajustements en vue de leur prestation à Tomorrowland», observe Natalie Welleman. Cela tombe bien, le festival se situe juste de l’autre côté de la route. Nous avons d’ailleurs pu voir l’équipe d’un DJ effectuer quelques modifications en vue du show prévu le soir-même sur la Freedom Stage.

Mais à quelques dizaines de mètres de l’effervescence de Tomorrowland, artistes comme startups peuvent s’isoler dans leur bulle pour exprimer avec sérénité leur créativité. Le design des locaux et des meubles est très épuré, un peu dans le style scandinave, et des vestiaires et des douches ont été prévus pour que les professionnels qui y travaillent au quotidien se retrouvent dans les meilleures conditions. Le jour de notre visite, nous avons d’ailleurs vu l’équipe de Tomorrowland en charge de l’aftermovie de l’édition 2025 enfermée dans son bocal pour sortir la vidéo dans les plus brefs délais. Pari réussi, puisque l’aftermovie du festival est sorti ce mardi, à peine 40 heures après les dernières notes de musique d’une édition forcément spéciale après l’incendie ayant ravagé la scène principale. «Nous avons montré ce dont nous étions capables après l’incendie de la Main Stage», sourit Natalie Welleman.

Le Lab of Tomorrow compte six studios, dont deux dédiés à la production musicale.

Vers une «ET Valley» en Flandre ?

Le Lab of Tomorrow doit constituer la pierre angulaire de la région pour créer une véritable «ET Valley» (Entertainment & Technology, ndlr) en Flandre. Les porteurs du projet, financé à hauteur d’environ un million d’euros par l’Europe, 2,7 millions d’euros par la Flandre, et près de 8 millions par le secteur privé, estiment que la structure permettra de créer 150 emplois directs, et 200 à 250 emplois indirects, d’ici trois ans. «Ce n’est que le début. Notre ambition est de développer l’industrie et de rayonner à l’international. Nous voulons que des gens rejoignent notre communauté», indique la Community Manager du Lab of Tomorrow.

Pour faire de Boom l’épicentre de cette «ET Valley» belge, les organisateurs de Tomorrowland peuvent aussi s’appuyer sur leur événement business, «Love Tomorrow Summit», dont c’était la 4e édition cette année entre les deux week-ends de festival. L’occasion de rassembler des entrepreneurs, des investisseurs, des corporates et des artistes pour discuter de solutions dans des secteurs comme la santé, l’intelligence artificielle et l’entrepreneuriat durable pour bâtir un avenir meilleur. 6 000 personnes ont participé à l’événement. Une bonne base pour faire décoller le Lab of Tomorrow dans les prochains mois.

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Légende photo :
Le Lab of Tomorrow est le premier hub d’innovation en Flandre dédié au divertissement et à la technologie. Crédit : Tomorrowland.